Gagner la confiance du consommateur, principal défi du secteur de l’électricité
Posted by jeunempl sur juillet 28, 2010
(L’Orient le Jour)
La révision de la structure tarifaire, l’amélioration de la qualité des services ainsi que le rééquilibrage du rationnement électrique entre les régions sont, parmi d’autres, quelques-unes des recommandations émises par la Banque mondiale pour rétablir une confiance très fragilisée au Liban entre les consommateurs et le producteur national.
Dans un rapport sur le Liban, la Banque mondiale a indiqué que le principal défi du secteur de l’électricité au Liban était de regagner la confiance des consommateurs. En effet, l’Électricité du Liban (EDL) ne fournit pas une offre suffisante et dispense un service de mauvaise qualité. De surcroît, le secteur est toujours dépendant de générateurs électriques privés qui fonctionnent en dehors de toute supervision de l’État.
De ce fait, les consommateurs n’ont aucune confiance dans le système et souhaitent assister à une action et des résultats concrets, a souligné la BM dans son rapport, émettant en parallèle une série de recommandations susceptibles de rétablir la confiance des abonnés.
Parmi ces recommandations, figure en premier lieu la mise en place d’une structure tarifaire plus simple et surtout plus progressive. La Banque mondiale déplore à cet égard le caractère régressif de la structure actuelle qui ne protégera en aucun cas les catégories les plus pauvres en cas d’augmentation des tarifs. De plus, le rapport souligne que le système de subventions appliqué au « inverted tariff block » – une structure qui implique une augmentation des prix au fur et à mesure que la consommation augmente – atténue le caractère progressif de cette structure, étant donné que toutes les tranches de consommation sont subventionnées de la même manière.
Augmenter les tarifs en améliorant la qualité du service
Outre cette mesure phare dans le processus de rétablissement de la confiance, la Banque mondiale a souligné l’importance de l’amélioration de la qualité des prestations offertes par le producteur national, sans laquelle aucune augmentation des tarifs ne serait envisageable.
Troisième recommandation : le rééquilibrage du rationnement entre toutes les régions libanaises de manière à réduire les inégalités entre les zones géographiques et les différentes composantes sociales. Aujourd’hui, la capitale continue de bénéficier d’une alimentation plus accrue, comparativement aux banlieues ou aux zones reculées du pays, ce qui exacerbe le sentiment de discrimination et nuit par conséquent à la confiance générale dans le secteur, souligne la Banque mondiale. Cette inégalité est d’autant plus néfaste que la majorité des ménages vivant en dehors de la capitale est souvent acculée à payer des montants considérables aux propriétaires des générateurs privés, en raison du manque de concurrence sur ce créneau dans les régions éloignées.
La quatrième et dernière recommandation de la Banque mondiale porte d’ailleurs sur un meilleur contrôle de l’activité des générateurs qui n’est régie par aucun cadre légal depuis son instauration. Le rapport recommande ainsi l’élaboration de directives susceptibles de protéger les consommateurs tout en assurant la continuité de cette source alternative, qui fournit aujourd’hui près de 30 % de l’électricité au Liban. La Banque mondiale appelle également à une régulation de ce secteur de manière à donner aux clients la possibilité de porter plainte en cas de défaillances et à contraindre les propriétaires des générateurs à payer des taxes comme dans tout autre secteur.
Délai d’abonnement au réseau : 75 jours pour les entreprises
Par ailleurs, et dans un autre rapport sur le délai et le coût d’abonnement des compagnies au réseau électrique, la Banque mondiale a déploré la lenteur administrative au sein du secteur électrique au Liban, indiquant que le temps moyen requis pour s’abonner au réseau électrique s’élevait à 75 jours, contre 71,9 en moyenne dans les pays arabes. Ce délai reste toutefois moins long que celui observé dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA – 78,9 jours) ou les pays à revenu moyen supérieur (PRMS – 110,7 jours), indique la BM.
L’étude révèle en outre que le processus d’abonnement d’une compagnie au réseau électrique implique cinq procédures au Liban, contre 4,8 en moyenne dans la région MENA, 4,6 dans les pays arabes et 5,6 dans les PRMS.
Enfin, en termes de coût d’abonnement, la Banque mondiale indique que celui-ci s’élève en moyenne à 29,9 % du revenu par habitant au Liban. La BM souligne à cet égard l’importance de réduire ce coût d’autant plus que les compagnies dépensent en moyenne l’équivalent de 4 % de leurs ventes annuelles sur l’électricité uniquement, comparé à 6,4 % sur d’autres services d’infrastructure comme le fuel, les services de télécommunications et l’eau.
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