Revoir des trains traverser le Liban n’est plus tout à fait utopique: Plusieurs projets sont sur la table
Posted by jeunempl sur juillet 14, 2010
Delphine Darmency – Les Hirondelles
Il y a les optimistes et les sceptiques. Bechara Assy est persuadé que le train roulera de nouveau au Liban. Selon le président du Syndicat du chemin de fer, «il ne faudrait que 6 mois après une décision politique pour que la ligne Beyrouth-Jounié-Chekka soit remise en état, pour un train touristique». Du côté du ministère des Transports, le son de cloche est plus nuancé. Ghazi Aridi lui-même considère que «même si le train est nécessaire et urgent, il faut trouver d’autres alternatives car les rails entre Beyrouth et Tripoli n’existent plus».
Qu’en est-il réellement?
Fouad Awada, ingénieur et directeur de l’équipe de rédaction du Schéma directeur de l’aménagement du territoire, déclare que «non seulement le train est un moyen de réduire les déplacements en voiture mais aussi d’être mieux relié au monde. Devant de tels enjeux, on ne doit pas baisser les bras même s’il faudra démolir des centaines de constructions».
L’une des priorités du schéma directeur publié pour le Conseil de développement et de reconstruction (CDR) en 2004, était d’ailleurs le secteur des transports et notamment «la reconstitution des anciennes voies du chemin de fer en vue de leur utilisation ultérieure en lignes ferrées interurbaines».
Dans l’immédiat, le schéma recommande l’aménagement de la ligne de train entre Beyrouth et Antélias en couloir protégé pour les transports collectifs. Un texte devenu décret en juin 2009. «C’est une première en la matière, souligne Sami Feghali, directeur de l’Aménagement du territoire au CDR. Habituellement, le gouvernement évite d’approuver un plan à long terme car cela engage les hommes politiques et toute l’administration». Mais pour autant, le comité administratif censé veiller à la bonne réalisation de ces objectifs n’a toujours pas été créé.
D’après Elie Helou, spécialiste du transport pour le CDR, seul le projet du chemin de fer Jiyé-Jounié serait réaliste. Le ministre Aridi, lui, verrait plutôt un tronçon Jounié-Chekka, plus facile à mettre en place selon lui. Dernière option, qui a le mérite d’être économiquement incontestable: une liaison Tripoli-Aboudiyé, à la frontière syrienne. Pouvant désormais accueillir de grands bateaux, le port de Tripoli serait en passe de devenir le plus important du pays. Les milliers de containers débarquant à Beyrouth seraient ainsi déchargés à Tripoli, allégeant le trafic de la capitale. La solution viendra peut-être d’une étude de faisabilité concernant notamment l’établissement d’une ligne de chemin de fer de Beyrouth à Jbeil, financée par la France et réalisée par l’entreprise Egis-Bceom. Affaire à suivre, donc.
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