Mouvement pour le Liban

Représentant le Courant Patriotique Libre en Belgique

Pour mieux comprendre l’enjeu de l’affaire OTV

Posted by jeunempl sur juin 20, 2010

Dr. Elie Haddad – RPL France

Le procès de la OTV s’est emballé à une vitesse fulgurante, ne permettant pas d’expliquer avec précisions les contours de l’affaire.
Qui est Antoine Sehnaoui? Que désigne-ton par « l’incident de la Maison Blanche »? Comment est-on arrivé à cette action intentée en justice contre la OTV? Pourquoi parle-t-on d’un jugement politique? Et derrière l’énorme mobilisation de la population pour défendre la OTV, quel est le combat et le message réels? Autant de questions auxquels vous trouverez des réponses dans l’article qui vous est proposé.

Qui est Antoun Sehnaoui ?

Mr Antoun Sahnaoui est le PDG actuel de la SGBL, une banque libanaise filiale de la Société Générale. C’est un jeune homme d’affaire fortuné qui n’hésite pas à afficher ses opinions politiques proches du parti des « Forces Libanaises » de Samir Geagea.

Il ne se contente pas d’ailleurs d’afficher ses opinions mais les traduit dans la réalité par un soutien financier plus que généreux à son parti de prédilection, mais surtout par un harcèlement sans précédent de tous ses employés qui osent afficher des opinions politiques contraires aux siennes.

L’incident de « la maison blanche »

Pour des raisons évidentes de secret de l’instruction, nous nous contentons de reproduire ce qu’avait avancé le journal français « Libération » le 15/03/10 concernant cette affaire et qui est d’ailleurs confirmé par tous les témoins de la scène.

« Dans la nuit du 25 au 26 février, les gardes du corps armés de Sehnaoui, patron de l’une des plus grosses banques privées du Liban, ouvrent le feu, semant la panique à La Maison Blanche, une boîte de nuit chic du quartier d’Achrafieh. Une quarantaine d’impacts ont été relevés par les enquêteurs. Trois à huit personnes ont été blessées, selon les sources. A l’origine de l’incident, un profond différend entre Antoun Sehnaoui et Mazen al-Zein, un businessman ayant dirigé par le passé une filiale de la SGBL, avec qui il est aujourd’hui en procès. Selon Mazen al-Zein, qui était attablé avec des amis, Sehnaoui lui a demandé de vider les lieux. Face à son refus, les gardes du corps du banquier ont tiré dans le tas. Al-Zein a d’ailleurs reçu plusieurs balles. Sehnaoui, pour sa part, assure qu’il a été provoqué par son rival et que, se sentant menacés, ses hommes n’ont fait que «réagir». Le banquier a beau clamer son innocence, il a quitté le Liban dans les heures suivant la fusillade. Pour la Suisse puis la France ». http://www.liberation.fr/economie/0101624517-un-banquier-libanais-regle-ses-comptes (cf. plus loin).

Depuis cette date là, Mr Sahnaoui a pu effectivement regagner le Liban en toute impunité et reprendre sa vie comme si de rien n’était. Pire, c’est lui qui a osé porter plainte.

L’action intentée en justice contre OTV

Le Général Aoun et son bloc parlementaire (le 2ème au parlement libanais) du Changement et de la Réforme ont été pratiquement les seuls à dénoncer cette affaire qui rappelle le temps des mafieux et qui met en danger la société libanaise.

La chaîne télévisée OTV, proche du Courant Patriotique Libre du Général Aoun avait prévu de diffuser une séquence, dans le cadre d’un programme satirique, qui caricature la scène de « la maison blanche » tout en mettant le doigt sur sa dangerosité et ses irrégularités. Avant la diffusion, Mr Sahnaoui, de retour au pays, a pu obtenir par la justice d’interdire cette séquence. Malgré les différentes irrégularités dans cette décision juridique (cf. plus loin), la direction de la OTV a décidé d’annuler la diffusion de l’épisode.

Cependant, ceci n’a pas empêché quelques sites Internet (comme le fameux youtube) de diffuser la séquence, ce qui a poussé Mr Sahnaoui a porté plainte officielle contre la OTV réclamant des sommes faramineuses en dommages et intérêt (275 millions de dollars US exactement).

Un jugement hautement politique

Il est évident que Mr Sahnaoui bénéficie d’une haute protection politique à l’intérieur de l’état libanais. Pour preuve :

· Son retour rapide et en toute impunité et sa circulation libre sur tout le territoire

· L’acceptation de sa plainte dans un tribunal qui n’a pas d’autorité dans la matière (hors secteur géographique, sans rapport avec la juridiction des médias)

· L’accès à un jugement extraordinairement rapide (en quelques jours) alors que la justice au Liban est très lente et les jugements prennent des années.

Par ailleurs, ce jugement est éminemment politique et vise l’organe de presse principal du parti du Général Aoun. En effet, imposer des dommages et intérêts de cette somme là alors que le budget courant de cette chaîne est de 50 millions de dollars ne constitue qu’une tentative d’assassinat politique et médiatique de cette chaîne et du parti qu’elle représente.

Mobilisation générale et gain de cause

Face à cette nouvelle action qui menaçait la liberté de la justice et de la presse, les aounistes sont remontés au créneau, rejoins par les femmes et les hommes libres du pays. Une grande campagne a été organisée avec des interventions publiques, une pétition a été lancée sur la toile signée, en quelques heures, par des dizaines de milliers de personnes et un sit-in géant a été organisé devant les locaux de la chaîne.

Comme l’a dit le Général, cette action visait à renforcer les juges contre les pressions qu’on exerçait sur eux.

En effet, nous avons pu obtenir gain de cause puisque le juge des référés vient de prononcer un non-lieu total pour incompétence et pour vices de forme.

Au-delà de OTV. Pour défendre la presse libre

Cette intimidation exercée sur un organe de presse populaire et cet usage abusif de la justice pour faire taire des journalistes nous rappelle les heures sombres du Liban et nous remémore les pratiques, anciennes et actuelles, de beaucoup de régimes totalitaires qui ne peuvent accepter la presse libre et ne peuvent tolérer la critique.

A travers cette action, les aounistes reprennent le flambeau pour dénoncer ces méthodes, arrêter la manipulation des juges et de la justice par les politiciens, arrêter et condamner les vrais « voyous » de l’histoire et surtout défendre la liberté de la presse.

Une nouvelle bataille a été gagnée et la menace contre la OTV est, pour le moment, levée. Nous restons, cependant, très vigilants. Car la guerre n’est certainement pas terminée.

Dr Elie HADDAD
Président RPL/France
elie.haddad@rplfrance.org

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