Mouvement pour le Liban

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Electricité : 2 000 milliards de livres libanaises d’impayées

Posted by jeunempl sur juin 11, 2010

L’Hebdo Magazine – A.K.

Les factures d’électricité impayées creusent le déficit accusé par l’Office de l’électricité du Liban (EDL). Depuis des années, ce secteur vit une grave hémorragie. Plusieurs facteurs cumulés le laissent dans un état insoluble.

Il  fallait bien entamer la réforme quelque part. Le ministre de l’Energie, Gebran Bassil, a décidé de commencer par les factures impayées. Il a lancé un ultimatum à tous ceux qui ne payaient pas leur facture, les appelant à les honorer au plus vite au risque de se voir couper le courant. Le montant total des factures impayées s’élève à 1 987 milliards de livres libanaises, dont 12 milliards de livres sont dus par des députés, ministres et hommes politiques.

Le délai qui leur a été accordé a pris fin le 26 mai dernier. 25% environ des personnes concernées se sont pliées à l’exigence. Quant aux autres, les mesures sont appliquées progressivement. Des objections pourraient être formulées par écrit, auquel cas, l’EDL leur accordera un délai supplémentaire d’un mois si leurs raisons sont jugées valables.

Plusieurs hauts responsables pourraient se retrouver dans le noir. Parmi les 200 noms figurant sur la liste de l’EDL, près de 100 hauts responsables ne paient ni leurs factures d’électricité ni l’eau depuis des années. Cette initiative ne peut pas résoudre pour autant le déficit de l’électricité, un potentiel hydroélectrique quasiment inexploité, des tarifs largement inférieurs au coût de production et les violences subies par les percepteurs dans des zones «protégées» par des partis ou des personnalités politiques.

L’électricité reste l’une des principales raisons de la grogne sociale avec des cou pures quotidiennes fréquentes. Ce secteur constitue un gouffre pour le gouvernement avec un déficit de 3% du Produit intérieur brut (PIB).

En 1975, et pendant une vingtaine d’années, les réseaux et les centrales ont été gravement détériorés, et la fraude s’est largement répandue. La reconstruction de ce secteur a exigé des investissements très importants. De nouvelles centrales sont construites, le réseau de transport modernisé. Après la guerre de 2006, la situation s’est encore dégradée. Les bombardements israéliens ont touché plusieurs installations électriques. Les usines et le réseau subissent de nombreuses pannes.

En 2008, un plan directeur pour le développement du système électrique de l’EDL est mis sur pied, afin de revoir les prévisions de la demande d’électricité pour les 15 ans à venir et définir une stratégie de développement pour les systèmes de génération et de transmission. Mais les coupures ne se sont pas réduites pour autant et la situation à l’EDL reste dramatique. Les manifestations contre le rationnement se sont multipliées ces deux dernières années.

Tous ces facteurs réunis entraînent un endettement chronique de l’entreprise de l’ordre d’un milliard de dollars par an en 2006 et 2007. Principal et intérêts cumulés se montent, selon un rapport du ministère des Finances de 2007, à près de 12 milliards de dollars depuis 1993. D’après l’EDL, 2 200 mégawatts sont nécessaires pour couvrir les besoins du Liban alors que la capacité maximale de production actuelle plafonne à 1700 MW, auxquels s’ajoutent 100 MW en provenance de Syrie. L’EDL est parfois obligée de stopper certaines unités de production faute d’entretien.

L’une des questions centrales demeure celle de la collecte des factures et de la lutte contre la fraude. L’EDL peine autant à combattre la fraude qu’à percevoir les factures. Cela concerne en particulier les régions périphériques du pays, mais aussi la région centrale. Les fraudes constituent les défaillances les plus flagrantes. Elles ont atteint 20% de la production en 2007.

Selon le ministre Bassil, les problèmes actuels sont dus à une mauvaise gestion des ressources et des infrastructures électriques et hydrauliques du pays. Il a critiqué l’absence de vision et de plans d’avenir. Il s’est même demandé comment l’électricité est-elle encore fournie à la population. Il avait appelé à dépolitiser le dossier de l’électricité au Liban. Le règlement des factures impayées se ferait-il sans aucune autre considération que la nécessité de trouver une solution au secteur qui coûte le plus cher à l’Etat depuis des dizaines d’années?

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