Flottille de Gaza : La crise de trop pour Washington, Tel-Aviv & co. ?
Posted by jeunempl sur mai 31, 2010
Medialibre – Jacques Borde & Charlotte Sawyer
À quoi tiennent les choses ? Classique, bien que brutale, au plan de l’action commando, l’abordage par les Kommando Yami, de la flottille pacifiste cherchant à forcer le blocus de Gaza, a quelques chances de sceller le sort de l’État hébreu, en tant que puissance thalassocratique dominante de la région. Sauf, bien sûr, si Ankara décide de passer l’éponge sur l’attaque d’un navire battant pavillon turc. Hypothèse de travail hasardeuse pourtant privilégiée, en amont, par les planificateurs de Tsahal et les analystes de l’Agaf Ha’Modi’in (SR militaires israéliens). Une nouvelle donne particulièrement explosive pour Washington et ses alliés, ce d’autant que l’Égypte, elle aussi, se retrouve plongée dans une situation d’affrontement asymétriques dans le Sinaï…
Sur le drame lui-même, selon Tsahal, citée par le Jerusalem Post au moins « dix activistes auraient été tués » et « six commandos de marine israéliens blessés » dans l’assaut à 02h00 du matin d’un navire turc de la flottille humanitaire qui voulait forcer le blocus de Gaza. D’autres sources dont Channel-10, font état de « seize morts » et, côté arabe, Al-Jazira a fait état de « quinze morts ».
Toujours selon ces mêmes sources militaires israéliennes, les commandos se sont heurtés à une « forte résistance » d’hommes équipés d’armes blanches et la situation a dégénéré en tuerie quand l’un d’entre eux « s’est emparé de l’arme d’un soldat et a ouvert le feu ». Une version des faits qui justifie assez mal un bilan aussi élevé face à des civils ne disposant, au bout du compte, que d’une arme à feu, face à des commandos d’élite !
Un certain nombre de blessés ont été transportés en hélicoptère vers l’hôpital d’Ashdod, en Israël. Parmi eux, figurerait Cheikh Raed Salah, qui serait décédé après avoir été grièvement blessé par les Kommando Yami. Selon le correspondant d’Al-Manar à Gaza, « une troisième Intifada pourrait éclater » au cas où la nouvelle serait confirmée.
Aucun bilan officiel n’a, pour l’instant, été communiqué sur le nombre des victimes. Mais d’après le porte-parole de Tsahal, Avi Benayahou, « plus de dix militants pro-palestiniens » auraient été tués.
Les réactions n’ont pas tardé.
Mollement, le chef de la diplomatie de l’Union Européenne, Catherine Ashton, a appelé le ministre israélien des Affaires étrangères, Avigdor Lieberman, pour réclamer une enquête d’Israël. Idem, à Paris, le Quai d’Orsay, avec sa cauteleuse réserve a appelé à l’ouverture d’une enquête. Comme elle sera, forcément, israélienne, cela n’engage à rien. Tout comme le fait que l’ambassadeur israélien à Paris ait été convoqué. Toutefois, gêné aux entournures, le ministre des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, s’est déclaré « profondément choqué par les conséquences tragiques de l’opération militaire israélienne ». « Rien ne saurait justifier l’emploi d’une telle violence que nous condamnons », a ajouté dans un communiqué le chef de la diplomatie française, participant au Sommet Afrique-France à Nice ces lundi et mardi. « Nous ne comprenons pas le bilan humain, encore provisoire, d’une telle opération contre une initiative humanitaire connue depuis plusieurs jours ». Il n’est pas le seul…
De son côté, Amnesty International a demandé à Israël d’ouvrir immédiatement une « enquête crédible et indépendante » sur l’assaut mené par son armée contre la flottille internationale humanitaire à destination de Gaza. « Les forces israéliennes semblent manifestement avoir fait un usage excessif de la force », a déclaré Malcolm Smart, responsable Proche-Orient & Afrique du Nord d’Amnesty. « Israël dit que ses forces ont agi en état de légitime défense, prétendant qu’elles ont été attaquées par les manifestants, mais il est difficile de croire que le niveau de force utilisé par les troupes israéliennes ait pu être justifié », a-t-il ajouté. « Il semble avoir été disproportionné par rapport à la menace posée ».
Seule voix discordante dans l’océan des protestations, le sous-secrétaire italien aux Affaires étrangères, Alfredo Mantica, qui a vu dans le drame « …une pure provocation avec un objectif politique précis (…). Il est possible de discuter de la réaction israélienne, mais penser que tout allait se passer sans une quelconque réaction israélienne était une interprétation ingénue de ceux qui ont provoqué cette affaire »7.
Coté palestinien, le Hamas8 a, immédiatement appelé à une « Intifada » devant les ambassades d’Israël dans le monde. Sympathique. Mais, on voit mal, en quoi cela va amener l’État hébreu à changer de manière d’agir…
Côté arabe, les réactions, qui commencent à peine à arriver, se feront pathétiques, hystériques et inefficaces, à cette occasion comme tant d’autres. Est-ce à dire que rien ne se passe, de l’autre côté de la Méditerranée ? Justement non. La nouveauté, au-delà du drame, est que ce qui s’apparente à une crise durable entre Ankara et Tel-Aviv, n’est plus le seul signe fort à nous parvenir de la région.
On savait déjà que le patriotisme dont semble vouloir faire preuve sur le long terme l’administration Hariri9 au Liban a été une surprise de taille pour le US Department of State et la Sénatrice Hillary Clinton, son secrétaire d’État en titre. OK ! Un lâchage qu’Hillary et ses boys, blanchis sous la présidence Clinton, pouvaient nous gérer ça sans trop de peine. Mais, voilà que ça branle aussi dans le manche côté égyptien.
En effet, peu en ont parlé, l’Égypte moubarakienne, se retrouve, elle aussi, engluée dans sa plus grave crise depuis ses affrontements asymétriques avec les mouvements (d’inspiration10) salafistes de la dernière décennie.
Cela fera bientôt une semaine, nous a fort justement rappelé Meir Ben-Hayoun, que des « combats difficiles ont été observés depuis mardi 25 mai entre les forces spéciales égyptiennes et des combattants de tribus bédouines faisant passer des armes pour Al-Qaïda11 dans tout le Proche-Orient, et également pour le Hamas12 vers la Bande de Gaza »13.
Et pas de vulgaires escarmouches. En effet, « L’ampleur de ces affrontements est telle que des observateurs occidentaux les ont comparés aux combats entre l’armée pakistanaise et Al-Qaïda et les Taliban dans la province du Vizirstan au Nord-Ouest du Pakistan ». Et « Après quatre journées consécutives de combat, les troupes égyptiennes équipées de véhicules et de transporteurs de troupes blindés, d’artillerie et d’hélicoptères de combat, n’ont pas réussi à prendre le dessus sur les combattants bédouins »14. Ce au point que, le 29 mai 2010, « les forces égyptiennes se sont retirées à El-Arish pour se rafraichir, se réorganiser et se rééquiper pour un nouveau round de combats »15.
Les affrontements ont principalement eu lieu dans le secteur de Wadi Omar (centre du Sinaï). Or, des deux côtés de l’oued s’élèvent des reliefs culminant à 1.600 mètres.
« Les combattants bédouins », a précisé Meir Ben-Hayoun, « sont pour la plupart de la tribu Tarabine qui contrôle le Nord du Sinaï et également les zones frontalières entre Israël et l’Égypte. À leur tête se trouve Salem Abou Lafi », présenté, par notre confrère israélien, comme « un des hommes de liaison d’Al-Qaïda et du Hamas dans le Sinaï ». Vrai ou faux ?
Il n’en reste pas moins que « Salem Abou Lafi était prisonnier jusqu’à il y a deux ans des forces spéciales égyptiennes. Il a toutefois réussi à s’échapper de ses geôliers en 2008 pour revenir au Sinaï. C’est alors qu’Abou Lafi a structuré et entrainé une petite armée de Bédouins dont la fonction principale est de protéger les chemins de contrebande »16. Concrètement, « Les forces égyptiennes qui ont tenté de conquérir les postes des hommes d’Abou Lafi situés dans les montagnes se sont opposées à un tir nourri et dense de mitrailleuses et d’armes antiblindage comme les RPG contre les véhicules blindés égyptiens. Les Bédouins se sont servis également des mitrailleuses lourdes contre les hélicoptères »17.
Comment ne pas comprendre le déséquilibre régional qui affecte le Proche-Orient sous égide états-unienne ?
1.Crise de Gaza, en voie d’enlisement, pour ne pas dire d’internationalisation. Internalisation pénalisant gravement l’Allié n°1, de référence, dirons-nous, vu qu’il s’agit d’Israël.
2.Allié n°1, de plus en plus isolé, malgré son statut de puissance régionale.
3.Allié n°2, la Turquie islamo-kémaliste, en froid avec l’Allié n°1.
4.Allié n°3 s’engluant dans ce Sinaï, frontalier avec l’Allié n°1.
C’est peu de dire que les perspectives dessinées un temps par les experts du Pentagone, et de quelques-un de nos think tanks washingtoniens, pour un Nouveau Moyen-Orient (sic) ont passablement du plomb dans l’aile…
Quant à Israël, ses postures agressives impressionnent de moins en moins. Au Levant, la tension, provoquée par Tel-Aviv sur fond de missiles divers et variées, a fini retomber sans qu’Israël en obtienne la plus petite avancée ou concession. Au point que suite à ses entretiens successifs avec les président syrien18 et libanais19, et le Premier ministre libanais, Saad Hariri, le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, s’est dit « plutôt rassuré » après sa tournée proche-orientale, reconnaissant que « Personne ne parle plus de tension, ou alors cette tension est retombée ».
Visiblement, montrer ses muscles ne suffit plus pour Tel-Aviv. Pour se faire respecter, il semble désormais incontournable de s’en servir aussi, quel que puisse être la nature de l’adversaire. C’est aussi cela la leçon du dramatique épisode de la Flotille de Gaza !
Évidemment, les Israéliens pourront se targuer d’avoir conduit sous bonne escorte des navires incriminés au port d’Ashdod. Et après ? Personne ne s’attendait à ce que ces bâtiments dépourvus du plus petit armement triomphassent militairement de l’Heyl Ha’Yam (marine israélienne). Navalement, certes, Tel-Aviv l’a emporté, mais la Flotille de Gaza ne se croyait ni à Actium ni au Rio de la Plata que l’on sache ? Appliquant, un schéma de guerre coloniale, Tel-Aviv, s’enfonçant à pleine brassées dans l’erreur, a, peut-être, gagné militairement20, mais, tout aussi sûrement, a perdu politiquement et gépolitiquement. Invraisemblable, pour un état-major supposément nourri aux lumières de David Galula21 (récemment réédité en France22).
Damas, également, ne s’en laisse plus compter comme auparavant. Dimanche, répondant aux puissances occidentales qui l’invitaient à ne pas soutenir le Hezbollah, la Syrie a sèchement répondu qu’elle refusait d’être « le gendarme d’Israël »23 en empêchant la Résistance libanaise de se procurer des armes. « Israël a-t-il jamais cessé de s’armer ? A-t-il cessé d’inciter la violence ou de se livrer des manœuvres militaires ? Pourquoi les armes sont-elles interdites pour les Arabes et autorisées pour Israël ? »24, a demandé le ministre syrien des Affaires étrangères, Walid Moallem, à l’issue d’une rencontre avec son homologue allemand, Guido Westerwelle.
En fait, comme l’a souligné, Abir Taleb, « La Syrie, pays jugé critique par Washington pour la paix au Proche-Orient, n’a donc montré aucun signe de retrait de son appui au Hezbollah qui est aussi soutenu par l’Iran, bien que cette question ait compromis un rapprochement entre Damas et Washington »25.
Mais, le problème pour les stratèges hiérosolymitains est que, désormais, cette manière d’agir rencontre l’opposition de plus en plus tenace d’Ankara. Car réagissant à la tragédie qui s’est noué dans les eaux internationales, la Turquie a, aussitôt, mis en garde Israël contre des « conséquences irréparables »26 sur les relations bilatérales entre les deux pays. « Une telle action contre des civils impliqués seulement dans des activités pacifiques est inacceptable »27, a précisé le ministère turc des Affaires étrangères. « Israël devra supporter les conséquences de cette attitude, qui constitue une violation de la loi internationale »28. Le ministère convoquant, sans délai, l’ambassadeur israélien, Gabby Lévy. « L’ambassadeur a été convoqué au ministère des Affaires étrangères. Nous allons transmettre notre réaction dans les termes les plus fermes »29 a fait savoir un diplomate turc requérant l’anonymat.
Très concrètement, le vice-Premier ministre, Bulent Arinc, a tenu une réunion d’urgence avec de hauts responsables, dont le ministre de l’Intérieur, le chef de la marine et le chef des Opérations militaires. Arinc a annoncé que les préparatifs pour des manœuvres militaires conjointes avec Israël avaient été annulés. Il a confirmé qu’Ankara avait demandé une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’Onu.
Apparemment conscient des conséquences sur les relations israélo-turques, déjà au plus bas, le ministre israélien du Commerce & de l’Industrie a essayé de prendre les devants, regrettant le bilan de l’intervention. « Ces images ne sont certainement pas agréables. Je ne peux qu’exprimer du regret pour toutes ces victimes », a assuré, le général (CR) Binyamin Fouad Ben-Eliézer.
Il y a peu de chance que cela suffise à calmer les Turcs…
Ce d’autant, lourde erreur de prévision pour les analystes de l’Agaf Ha’Modi’in, que la seule frange de la société turque à avoir encore quelques faiblesses pour Israël était l’armée turque. Mais cette dernière est aussi (et surtout, politiquement et géopolitiquement parlant) le garant de l’héritage national-kémaliste. Ce au point de s’être offert quelques petits coups d’État pour assurer la pérennité de cet héritage.
Or, là, difficile pour cet establishment politico-militaire de laisser passer l’affront fait au drapeau turc en cette affaire. Ce d’autant que, selon la télévision du Hamas, Al-Aqsa, présente à bord, quinze Turcs compteraient parmi les victimes. De plus, selon des membres d’une ONG grecque, contactés à l’aube, par Al-Manar, « il y a eu une attaque à balles réelles contre le bateau grec Sfentoni et le bateau turc Mavi Marmara, à partir d’hélicoptères et de canots gonflables » et « les bateaux ont été pris d’assaut ». L’attaque, a eu lieu « dans les eaux internationales à 80 milles des côtes ». Localisation confirmée par des sources militaires israéliennes…
Plus l’on y pense, plus l’impasse faite sur le volet turc du dossier semble invraisemblable, vue la connaissance qu’ont les SR militaires israéliens de leur homologues turcs. Et pourtant ! Dans un éditorial prémonitoire, Gidéon Lévy, connaisseur de ces questions, avait prédit, dans les colonnes d’Ha’aretz que la stratégie israélienne envisagée pour résoudre la question de la flottille pour Gaza était d’une « totale stupidité »30.
Cette brusque poussée d’adrénaline entre les deux puissances régionales est une mauvaise surprise pour Tel-Aviv. En effet, à bien des égards, régionalement parlant, il est beaucoup plus important, pour l’Europe particulièrement, de ménager Ankara que Tel-Aviv. Rappelons, à ce sujet que la Turquie est un acteur majeur de l’Otan. Également, peu le savent, un fournisseur d’armes des armées et polices européennes.
Comment s’étonner, dès lors, du ton, étonnamment sec et nouveau, adopté par le chef de la diplomatie française, Bernard Kouchner, dans son communiqué où il a affirme que « Toute la lumière doit être faite sur les circonstances de ce drame et nous souhaitons qu’une enquête approfondie soit mise en place sans délai », car, « Ces événements nous rappellent que la situation actuelle à Gaza n’est pas tenable et qu’elle appelle une réponse politique urgente. Nous prendrons toutes les initiatives nécessaires pour éviter que cette tragédie ne donne lieu à de nouvelles escalades de violence »31.
Un malheur géopolitique arrivant rarement seul, cette nouvelle équation thalassocratique, n’a pas échappé au Hezbollah. Le 27 mai 2010, son secrétaire général, Sayyed Hassan Nasrallâh, lui aussi prémonitoire, avertissait que « Dans toute guerre prochaine que vous voulez mener contre le Liban, si vous bloquez notre littoral, nos plages et nos ports, tous les navires militaires, civils et commerciaux se dirigeant vers les ports de la Palestine occupée tout au long de la mer méditerranée seront la cible des missiles de la résistance islamique »32.
Une vision des choses confirmée par l’ancien patron de la marine libanaise, Samir ElKhadem, qui a rappelé que « Pendant la guerre de 2006, lorsque le navire militaire israélien Hanit s’est approché de la côte libanaise, le missile qui l’a frappé était présent à un point et on a dû le transporter à une position plus proche. Tels sont les missiles disponibles actuellement, et l’équation lancée au 10ème anniversaire de la fête de la résistance est vraie et logique. Soit on recourt au GPS pour fixer les cibles à travers les satellites, soit on précise les coordonnées pour que le missile se dirige seul vers l’objectif. La précision de l’attaque est estimée à 90%, c’est-à-dire, trois des quatre missiles lancés atteignent leur cible »33.
À l’évidence, les choses sont en train de changer en Méditerranée. En termes de rapport de forces, Israël va devoir tenir compte des ambitions turques. Or, la Türk Silahl? Kuvvetleri34 (TSK) est la deuxième armée en effectifs de l’Otan, derrière l’armée américaine. De manière historique, la TSK occupe une place particulière en Turquie, notamment par le biais du Milli Güvenlik Kurulu35(MGK). D’après la Constitution, les décisions du MGK prévalent en matière de sécurité et de Défense.
Ceci sans parler du poids de l’armée dans l’économie, où celle-ci est présente à travers deux organismes : le Fonds de pension des forces armées (OYAK) et la Fondation pour le renforcement des forces armées (TSKGV). Fondé en 1961, l’OYAK est un holding militaro-industriel coiffant une trentaine d’entreprises (construction automobile, agroalimentaire, travaux publics, assurances, tourisme…) et possédant, à travers OYAK Bank, l’une des plus grandes institutions financières du pays. Le TSKGV, qui coiffe également plus d’une trentaine d’entreprises d’armements allant de la conception à la fabrication de systèmes électroniques militaires, de fabrication sous licence de chasseurs F-16 et de production de radars et d’armement classique (blindés, véhicules blindés, armes lourdes et légères…). Ces deux holdings, comparables aux chaebols coréens, réalisent, bon, mal an, un chiffre d’affaires de l’ordre de plusieurs milliards de dollars.
Jusqu’à une date récente, l’establishment militaire était à couteaux tirés avec le pouvoir politique. Les choses se sont sensiblement arrangées. Concernant l’affaire de la Flottille de Gaza, trois éléments doivent être pris en compte :
1.Difficile d’imaginer que plusieurs bâtiments turcs aient pu prendre part à pareille initiative sans l’aval du MGK.
2.L’aval du MGK pour une telle opération n’a pu être donné qu’en fonction des objectifs et ambitions du MGK et de l’exécutif dans cette même Méditerranée où se sont déroulé les graves incidents impliquant, d’un côté, la marine israélienne et, de l’autre, un navire turc.
3.Si d’aventure, les ambitions du MGK et des militaires étaient, à l’origine, limitées, l’ampleur des incidents avec sa désormais rivale, Heyl Ha’Yam, font de la Türk Deniz Kuvvetleri36 un acteur de premier plan en Méditerranée. Cela, il faudra, tôt ou tard, qu’Israël s’y fasse.
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