La façade chrétienne du 14 mars à deux pas de l’écroulement, si Sfeir décide de se rendre à Damas
Posted by jeunempl sur février 12, 2010
Ce n’est pas la première fois que le Patriarche maronite Nasrallah Sfeir critique des chrétiens, des politiciens, voire des Etats régionaux. Ce n’est pas la première fois qu’il s’agrippe aux médias pour déclarer des positions qui divergent plus qu’elles ne convergent et qui génèrent des problèmes plus qu’elle ne les résout.
Pour ne pas analyser les propos du Patriarche, leurs répercussions et leurs conséquences, vaut mieux s’arrêter sur son passage à Damas, sachant que ce point capte l’attention de plus d’un analyste, notamment au niveau des propos de Sfeir autour cette visite. Il ne relève pas de changements en Syrie qui le pousseraient à s’y rendre et il estime qu’elle est toujours omniprésente dans le territoire libanais. Cependant, il a fait entendre à l’opinion publique libanaise ne pas y avoir reçu d’invitation, tout en assurant qu’il ne s’y rendra qu’aux côtés de sa confession. En principe, le Patriarche devrait être au courant des nombreux changements qui ont touché la relation libano syrienne : au niveau de la forme, son armée n’est plus présente au Liban, des ambassadeurs ont été échangés entre les deux pays pour la première fois dans l’histoire. De même, cette relation a bénéficié d’une ouverture occidentale complète par le biais du Président de la République et du Premier ministre soutenus tous les deux par le Patriarche. Au niveau du fond, tous les leaders demandent une aide à la Syrie d’intervenir pour former un gouvernement d’union nationale. Nous ne pouvons pas oublier que ses bons contacts avec l’Arabie Saoudite se sont répercutées positivement sur le Liban, ce qu’admet le Patriarche lui-même quand il affirme que rien ne garantit la continuité de la trêve au Liban tant que l’intérêt syro saoudien y est, et nous sommes le maillon faible de la région qui est affecté par tout avènement. Et si le Patriarche admet que la Syrie a une grande influence sur la situation libanaise, soit il appelle à l’instabilité soit à isoler l’autre partie des libanais qui n’a pas la même opinion que lui. Dans ce cadre-là, les sources qui suivent les discours du Patriarche estiment que celui-ci admet l’existence d’une grande faille entre les Libanais, plus particulièrement entre les maronites et il avoue son incapacité à trancher à ce niveau-là.
Les sources s’arrêtent sur la morale des propos de Sfeir concernant la confession maronite et sa visite en Syrie. Si l’on omet le député Michel Aoun, l’ancien Président de la République Emile Lahoud et son fils ainsi que le député Sleimane Frangieh et son épouse, il ne reste plus des « fils de la confession du Patriarche » que les chrétiens du 14 mars, dernière pierre de négociation avec les autorités syriennes pour tourner la page avec la Syrie.
Le Patriarche les salue et assure implicitement qu’il n’ira pas en Syrie sans eux, ce dans l’objectif de leur remonter moral d’une part et de transmettre un message qu’il représente les chrétiens du 14 mars et qu’il n’acceptera pas de les renier et de mettre facilement un terme au rôle qu’ils jouent sur la scène libanaise. De leur côté, les chrétiens de cette coalition considèrent que le Patriarche Sfeir personnifie ce qui reste de la loyauté, après la visite effectuée par le Premier ministre Saad Hariri en Syrie, que certains contrent, vu qu’elle advient à contre-courant de leurs principes, selon eux, parce qu’ils l’avaient prévue courte et rapide. Ils estiment que la visite de Sfeir à Damas serait le stade terminal de la coalition et de son secrétariat général.
Par ailleurs, Sfeir avait insinué sa volonté de visiter Damas lorsqu’il s’est plaint de ne pas avoir reçu d’invitation de la part des autorités syriennes, ce qui prouve qu’il veut que Damas l’invite avant de déclarer son approbation par les voies diplomatiques, ce qui est bizarre. Est-ce que cette invitation provoquerait des changements en Syrie ou dans la région ?
Le Patriarche ne se rendra pas à Damas avant d’avoir le feu vert de la coalition 14 mars, estiment enfin les sources.
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