L’EDL perd quelque 40 % de sa production annuelle
Posted by dodzi sur février 12, 2010
Le ministre de l’Énergie, Gebran Bassil, a déploré, lors d’une conférence de presse hier, le manque d’effectifs et « le pourrissement technique » de l’Électricité du Liban (EDL). Il a en outre reconnu ne pas pouvoir appliquer la loi régissant le secteur électrique car « les fondements nécessaires à cette application ne sont pas réunis ».
« Les anciennes lois demeurent donc en vigueur, a-t-il noté. L’EDL conserve son monopole sur la production, l’acheminement et la distribution de l’électricité, à l’exception de certaines concessions attribuées en 1924 et sans cesse renouvelées depuis. Ces concessions ne produisent pas de courant et achètent l’électricité qu’elles produisent auprès de l’EDL. En moyenne, cette dernière facture le kilowattheure 127 livres au consommateur et quelque 50 à 75 livres aux concessions. Il y a donc un manque à gagner évident pour l’État qui, du fait du régime des concessions à Aley, Jbeil, Zahlé et Bhamdoun, a assumé une perte de 18 millions de dollars en 2009 (…), de 185 millions de dollars au cours des six dernières années ». Le ministre a en outre qualifié de « complexe » le statut juridique de ces concessions « que de nombreux différends opposent à l’EDL et au ministère de l’Énergie ».
Évoquant le nombre d’employés de l’EDL, le ministre a indiqué que 5 027 postes sont rattachés au cadre de la compagnie. « Dans les faits, 3 097 postes sont vacants et seuls 1 930 salariés sont rattachés au cadre de l’EDL », a-t-il précisé, sans faire toutefois allusion aux très nombreux travailleurs journaliers qu’emploie la compagnie directement ou via d’autres sociétés.
« Chaque année, quelque 120 à 150 salariés, soit 8 % des employés cadrés, vont à la retraite, a-t-il ajouté. La moyenne d’âge à l’EDL est de 52 ans et 60 % des salariés cadrés de la compagnie, soit 1 150 personnes, ont plus de 50 ans. »
Évoquant le « pourrissement technique » de l’EDL, Gebran Bassil s’est élevé contre le fait que « la compagnie ne dispose pas de centre de contrôle pour mesurer sa production effective et la demande d’électricité en temps réel ». « Les salariés comptent sur leur flair pour estimer ces chiffres », a-t-il ajouté.
« Entre 1992 et 2008, on a investi en tout 1,55 milliard de dollars, intérêts compris, dans l’infrastructure électrique du pays, a indiqué le ministre. Comment ce secteur peut-il répondre aux besoins de la population si les investissements qu’on lui consacre sont si faibles ? (…) L’économie libanaise assume un manque à gagner de 700 à 1 670 dollars pour chaque mégawatheure de déficit énergétique. En conséquence, notre pays a perdu 2,5 à 5,75 milliards de dollars en 2009 du fait de l’insuffisance de sa production électrique. »
Face à ce déficit, Gebran Bassil a proposé de procéder à des investissements dans les usines hydrauliques : « Le Liban est un pays riche en eau, a-t-il affirmé à cet égard. Or le coût de la production d’électricité à partir de l’énergie hydraulique est très faible. En effet, le kilowatt produit à Litani revient à 41 livres. À Nahr el-Bared et Nahr Ibrahim, le coût de production est de 28 livres (…), alors que le coût moyen de production à l’échelle nationale est de 255 livres. »
Branchements illicites
Le ministre a par ailleurs révélé que les pertes techniques s’élèvent à 15 % de la production, contre une moyenne mondiale de 7 %, et ont coûté 118 millions de dollars en 2009. De leur côté, les pertes non techniques liées aux branchements illicites et autres formes de vol de courant s’élèvent à 20 % de la production et ont causé des pertes de quelque 156 millions de dollars en 2009. Enfin, les factures impayées représentent 5 % de la production. « Si l’on prend en compte l’ensemble des pertes techniques et non techniques ainsi que les factures non payées, l’on se rend compte que l’EDL perd quelque 40 % de sa production », s’est indigné Gebran Bassil.
En termes de ventilation géographique des pertes non techniques, le ministre a indiqué que les branchements illicites concernent 20 % des abonnés à Beyrouth, 9,6 % au Mont-Liban, 33,53 % dans la Békaa et 75,78 % dans le Nord. Quant au taux de paiement des factures, il s’élève, selon lui, à 97 % à Beyrouth, 92 % dans le Mont-Liban, 83 % dans la Békaa et 57,58 % dans le Nord. « Même dans chacune de ces régions, il y a de grandes disparités entre les différentes localités en terme de branchements illicites et de non-paiement des factures », a-t-il enfin précisé.
Et le Liban-Sud ?
Lors de sa conférence de presse tenue hier et au cours de laquelle il a abordé la situation de l’EDL, le ministre de l’Énergie et des Ressources hydrauliques, Gebran Bassil, a divulgué les chiffres relatifs au pourcentage des branchements illicites et au taux de paiement des factures dans toutes les régions du pays, à l’exception du Liban-Sud.
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