Beyrouth veut redevenir une vitrine du luxe du Moyen-Orient
Posted by dodzi sur novembre 23, 2009

Surnommé le « Paris du Moyen-Orient » dans les années 1950-60, Beyrouth s’est imposé de nouveau comme la vitrine du luxe dans les années 90, malgré le marasme économique. Mais avec l’assassinat du dirigeant Rafic Hariri en 2005, qui a plongé le pays dans une période d’instabilité, Dubaï a nettement pris le dessus grâce à des investissements qui ont fait exploser le nombre de boutiques de luxe. Aujourd’hui, la crise mondiale qui a frappé de plein fouet les pays du Golfe pourrait changer la donne. « Nous avons une chance de reconquérir la première place car Dubaï a souffert énormément, même s’il reste numéro un en termes de volume et de pouvoir d’achat », souligne M. Salamé. « Sa clientèle, des millionnaires russes qui faisaient entre 60 et 65% des chiffres d’affaires, a disparu ». Mais, rappelle M. Boudisseau, atteindre cet objectif nécessite une stabilité dans le pays en vue d’attirer les investissements et développer un marché capable de rivaliser avec celui de Dubaï. Et la capitale libanaise a un atout de taille, celui de l’image. « Pour les Arabes, notre capitale reste la fenêtre sur tout ce qui est branché », dit M. Salamé, dont le groupe a investi 15 millions de dollars dans une quinzaine de nouvelles boutiques. Les magasins de luxe se situent dans des ruelles piétonnes élégantes avec une architecture qui date du mandat français (1923-1943). « C’est de l’ancien rénové qui donne un charme particulier, un cachet qu’on ne retrouve pas dans le Golfe, où c’est plus aseptisé », souligne M. Boudisseau. « C’est très moderne et intime en même temps », affirme Wafa al Ayouti, une riche touriste égyptienne, en sortant d’un magasin de luxe. « C’est comme Paris! », s’écrie sa mère, les bras chargés de paquets. Pour Fadwa, une Emiratie, les souks aux arcades en bois sont « le New Dubaï, en plus beau ». Mais certains ont la nostalgie des temps révolus. « Ce ne sont plus les souks populaires de ma jeunesse », dit Randa abi Rjaili, mi-triste, mi-admirative. « Ils ont gardé les noms des ruelles, mais je ne m’y retrouve plus. Je me sens plus en Europe qu’à Beyrouth », lâche-t-elle.
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