Le parti Kataëb campe sur ses positions, à moins que… et la liste est longue!
Posted by jeunempl sur novembre 13, 2009
Tel un otage libéré des mains de ses ravisseurs, c’est un parti « Kataëb » épanoui, et plus fort que jamais, qui dame le pion à ses (ex-) alliés de la coalition du « 14 mars », et plus particulièrement à ses camarades du camp chrétien qui se retrouvent très seuls sur l’îlot de la révolution aux couleurs du drapeau libanais…
Car le coup des « Kataëb » n’est pas le premier que doivent encaisser les partis de la majorité. Ce n’est en effet pas moins que le 4ème, et peut-être même pas le dernier, à la vitesse où les choses évoluent depuis le K.O. que leur a asséné Walid Joumblatt dans son célébrissime discours prononcé à l’hôtel Beau Rivage, ex-QG de Rustom Ghazalé. Le Premier ministre Saad Hariri, chef suprême de cette majorité révolutionnaire post-14 février 2005 n’a pas manqué d’y mettre du sien pour verser de l’huile sur le feu qui consume les naufragés de la majorité. Au cours des négociations qu’il a menées en vue de former son gouvernement, M. Hariri a fait du général Michel Aoun, figure de proue de l’opposition chrétienne, la star des pourparlers, admettant indirectement que les revendications de Aoun sont légitimes, étant donné qu’il est le chef du plus important groupe parlementaire chrétien au sein de l’assemblée, et du 2ème plus grand groupe parlementaire libanais, en nombre de députés.
Quoiqu’il en soit, le coup de maître qui a mis la peur au ventre à plus d’un est incontestablement le rapprochement dangereux qui s’opère entre le Premier ministre Saad Hariri, et le régime de Damas, et ce depuis le lendemain du 7 juin dernier. La visite de Hariri en Syrie n’étant plus très loin, à en croire les différentes sources journalistiques.
« Nous n’aurions jamais pu publier un communiqué où nous nous féliciterions de l’obtention du portefeuille des Affaires sociales alors que nous nous savions lésés, et où nous réaffirmerions notre soutien à l’alliance du 14 mars, alors que notre assise populaire criait sa colère », note un membre du bureau politique du parti « Kataëb », justifiant ainsi la décision que son parti s’est résolu à prendre.
« C’est au prix d’efforts considérables que nos alliés essaient de taire l’affaire médiatiquement et de convaincre le parti de se rétracter en mettant en œuvre toutes leurs capacités de persuasion, en plus d’user du prétexte infaillible ‘le parti Kataëb est le noyau du 14 mars’, il ne peut donc pas se retrouver dans l’autre camp », ajoute le cadre « Kataëb. »
Et de poursuivre, « nous avons posé nos conditions, et nous ne regagnerons pas notre position initiale avant d’obtenir gain de cause, car ce ne sont pas des revendications propres au parti mais des revendications chrétiennes par excellence. »
Quelles sont donc les exigences du parti « Kataëb »? En voilà un aperçu:
– La réhabilitation complète des deuxièmes sections de l’université libanaise, et la fondation d’un campus universitaire à Fanar (Metn), de même qu’a été créé le campus de Hadath qui regroupe les premières sections de l’UL.
– La création de 6 grandes écoles officielles dans les régions chrétiennes, en respect du principe du développement équitable des régions.
– La participation du parti au sein de la commission parlementaire de l’Education, pour que le parti soit à même d’imposer ses remarques concernant le livre d’histoire libanaise moderne.
– Introduire les amendements nécessaires à l’accord de Taëf pour restituer au président de la République les prérogatives dont cet accord l’a privé.
Au final, le parti « Kataëb » semble avoir dit son dernier mot, et attendre l’effet de cette petite révolution.
Pour le parti, il est surtout regrettable d’entendre de la bouche du secrétaire général de la coalition du « 14 mars » des mensonges. L’ancien député, Farès Souheid, avait démenti toute rumeur de désaccord entre le parti « Kataëb » et le secrétariat général de la coalition, ajoutant que la présence des représentants du parti est « palpable et continue. »
« Malgré tous les derniers évènements, M. Souheid n’a pas vu de problèmes avec le parti Kataëb? Il peut au moins être sûr que nous ne répondrons pas à son invitation à exposer nos problèmes au sein du secrétariat général », conclut le membre du bureau politique « Kataëb. »
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