Mouvement pour le Liban

Représentant le Courant Patriotique Libre en Belgique

Allocution du Général Michel Sleimane, Président de la République, à l’occasion de la fête de l’Armée Libanaise

Posted by jeunempl sur août 1, 2009

Libnanews

Michel Sleiman - Président de la République Libanaise« Chers Officiers diplômés,
En ce jour, vous vous tenez la tête haute et brandissez haut vos épées dans les hauts-lieux de l’honneur, de la gloire et de la dignité. D’ailleurs, le Général Martyr Najib Wakim est un des héros de ces lieux, un héro qui a refusé la perfidie et l’agression et fut ainsi parmi les premiers officiers et soldats à avoir offert leur sang et leur vie pour leur doctrine nationale , en entrant dans l’immortalité avec ses compagnons pour que le drapeau flotte éternellement  et que la patrie se relève de ses cendres.

Aujourd’hui,  vous quittez ce haut lieu de connaissances et d’honneur pour vous joindre à vos unités, régiments et brigades et devenir ainsi les défenseurs de la patrie et le symbole de sa perpétuité. Rappelez-vous que votre formation militaire et l’histoire de votre armée et des forces de sécurité vous appellent à vous dévouer à votre serment tels vos prédécesseurs et vos compagnons d’armes. C’est grâce à vous que le citoyen se rassure pour son avenir et se réjouit de son présent. Vous n’avez pas succombé à l’ennemi et vous l’avez vaincu, car ce dernier ne réussit guère à vous disperser.  Le soutien de votre peuple vous suffit ; vous qui vous êtes dévoués à son service et au service de l’Etat.  Non, vous n’avez jamais été – et ne serez jamais – de simples défenseurs du régime.

Depuis l’émergence de l’entité israélienne, le Liban ne cessa de souffrir et n’épargna aucun sacrifice face aux agressions. En effet, vous vous êtes opposés aux agents et outils israéliens ; vous avez œuvré pour préserver la dignité de la nation et défendre ses valeurs et sa  civilisation exceptionnelle et unique.

Le terrorisme se dissimulant derrière la religion qui ne cesse de le renier et en exploitant les camps du peuple palestinien opprimé, a cherché à vous assener un coup fatal et, ce faisant, se croyait capable de vous terroriser en vue de détruire la nation. De plus, les réseaux d’agents se sont démenés dans une tentative d’infiltrer quelques esprits faibles. Cependant, vos sacrifices, votre résistance et votre vigilance assidue ont déjoué tous ces complots, parce que vous êtes les défenseurs d’une cause par-dessus de tout.

Aucune goutte de sang versée n’a été vaine. Bien au contraire, elle a irrigué cette terre sainte pour que le printemps persiste. Les ouragans n’ont point réussi à ébranler notre entité.

Les tâches qui vous incombent sont énormes : vous avez la mission de défendre les frontières en coordination avec les Forces de maintien de la Paix des Nations unies qui assument leurs fonctions de façon méritoire. Il n’en demeure pas moins qu’Israël continue de violer la résolution 1701 par des provocations aériennes, terrestres et maritimes et par le recrutement d’espions et l’implantation des réseaux d’espionnage. C’est pourquoi nous appelons à nouveau à poursuivre l’application intégrale de ladite résolution sans amendement aucun de ses dispositions ; Nous tenons à ce qu’Israël applique toutes les dispositions de ladite résolution et se retire de nos territoires toujours occupés  dans les fermes de Chebaa, les collines de Kfarchouba et la partie nord du village de Ghajar. En effet, cette résolution que nous avons complètement approuvée et appuyée, notamment par le déploiement rapide et sans précédent de l’armée au Sud après une absence de plus de trois décennies, assure une voie diplomatique pour la libération de la terre, mais n’est point l’unique voie légitime pour ceux dont la terre a été occupée et les frontières violées.

Dans ce contexte, il convient de souligner que notre devoir nous invite à veiller pleinement sur le personnel de la FINUL, avec la même vigilance que nous réservons à nos soldats, étant donné que les forces onusiennes sont venues de différents pays sur notre demande expresse, en vue de s’assurer du retrait israélien total et inconditionnel de nos territoires et de préserver la sécurité et la paix dans ce Sud-Liban qui nous est si cher.

Soyez conscients, chers Officiers diplômés, que votre institution dont le fonctionnement et l’organisation relèvent d’une décision politique, offre un exemple exceptionnel en tant que garante des valeurs humaines, à savoir la démocratie, la protection des libertés publiques, le respect des droits de l’homme et le rejet du fanatisme et du confessionnalisme. Nous avons relevé plusieurs défis alors que le Liban retrouvait sa place sur la scène arabe et internationale, ce qui s’est traduit par l’établissement de relations diplomatiques avec la Syrie, pays frère, ce qui a permis à son tour d’ancrer les relations entre les deux peuples dans la profondeur. De plus, nous avons également pu immuniser le pays contre les répercussions et effets des crises régionales et mondiales. Désormais, le Liban n’est plus une scène de conflits, mais un espace de dialogue, un pays dont la voix résonne de nouveau dans les forums internationaux.

Vous avez relevé avec excellence le défi des élections législatives qui se sont déroulées pour la première fois en un seul jour dans la transparence et la liberté, de l’aveu de tous aussi bien à l’intérieur qu’à l’extérieur du pays. Quant au mouvement touristique, culturel et économique qui fait vibrer le pays, il n’est autre que le fruit de vos efforts, de vos sacrifices et de votre dévouement persévérant. Vous êtes assurément les garants de la sécurité d’un pays qui a retrouvé sa splendeur et son charme.

Libanaises et Libanais,

Aujourd’hui, alors que nous récoltons les fruits des décennies de labeur de nos jeunes qui ont choisi de joindre les rangs de l’armée, nous sommes tenus de procéder à une introspection et une autocritique de ce que nous, politiciens en qui le peuple a placé sa confiance, avons apporté en vue de consolider notre unité nationale, ne serait-ce que par reconnaissance au sang versé par les martyrs, tous les martyrs de la nation, indépendamment de leur confession ou religion, de leur doctrine ou parti.

Qu’est-ce-qui nous empêche de réaliser le rêve de tout martyr en un pays démocratique et libre, loin du confessionnalisme et des quotas ?

Qu’est-ce qui nous empêche d’entreprendre les réformes nécessaires en vue d’écarter tout corrompu, d’empêcher tout voleur, et de renier tout détenteur d’armes à des fins personnelles permettant ainsi aux forces de sécurité de réprimer tout transgresseur  de la loi ?

Recueillons-nous devant les âmes des martyrs de l’armée qui, côte à côte avec les martyrs de la Résistance ont lutté contre le terrorisme et l’ennemi israélien, et devant les âmes des martyrs innocents, enfants, vieillards ou femmes, qui ont résisté face aux agressions criminelles de l’ennemi et aux intrigues du terrorisme.

Méditons devant les âmes des présidents, dirigeants, politiciens, journalistes et intellectuels martyres qui ont enrichi la nation par leur travail et ont servi d’offrandes sur son autel.

De ces martyrs nous nous inspirons dans notre parcours,

Avec votre volonté nous défions l’impossible,

Et sur les institutions nous bâtissons une nation.

L’Histoire ne pardonnera pas ; les jeunes qui ont participé au processus électoral, ceux qui y participeront lorsqu’ils auront dix-huit ans, les émigrés qui ont répondu favorablement à nos appels et sont retournés au Liban pour s’assurer de sa bonne situation et qui exercerons leur droit de vote en 2013, nous tiendront responsables de toute négligence, de tout manquement au devoir  et de tout laxisme, car la voix du peuple relève de la voix de Dieu(Vox populi vox dei) et il est inacceptable de les décevoir.

Au vu de tous les événements vécus, il n’est plus permis de se laisser prendre dans l’engrenage des chiffres.

Il n’est plus permis d’assujettir la nation à de simples chiffres et à des dates qui ont marqué nos querelles et nos combats confessionnels voire sectaires.

Libérons notre nation de ce carcan, car le Liban est synonyme de  liberté.

Unissons-nous autour de chaque date qui nous libère et échappons à celle qui nous asservit.

Le monde a confiance en nos capacités. Tous les visiteurs et tous ceux qui observaient de l’extérieur l’évolution de la situation dans notre pays ne purent s’empêcher d’exprimer leur grande admiration à l’égard de la vitalité et du talent des jeunes libanais tant au sein de leurs pays qu’à l’étranger. Qu’est ce qui nous aliène donc ? Où réside le problème ?

Si le problème se situe au niveau des responsables, cédons la place à ces jeunes. Si le problème se situe au niveau de la Constitution, œuvrons donc pour l’amender ou pour corriger ses imperfections dans le cadre de l’accord de Taëf qui garantit l’équilibre entre les pouvoirs.

Si le problème se situe au niveau du confessionnalisme, veillons à appliquer les dispositions de l’accord de Taëf et procédons immédiatement à l’élaboration d’une nouvelle loi électorale qui élimine les imperfections du passé et reflète une véritable représentation des électeurs. Procédons également au développement d’une conception méthodologique visant à éliminer le confessionnalisme politique, confessionnalisme qui ne cesse d’entraver  l’évolution de la vie politique au Liban. Cela ne doit certes pas porter atteinte à la participation entière des confessions conformément au Pacte de l’entente nationale auquel il est fait référence à l’article « j » du préambule de la Constitution, mais devrait chercher à consolider cette participation par l’amélioration des règles de sélection pour que le Liban en tant que message demeure une nécessité pour l’humanité et un exemple vivant de diversité, de dialogue et d’interaction intercommunautaire.

Rien ne justifie notre peur, réticence ou crainte à l’égard de ce sujet tabou. De même, nous ne devons pas appréhender d’aborder les problématiques constitutionnelles qui se sont révélées lors des crises que le Liban a vécues ces dernières années, pour ce qui est du rôle du Président de la République et des responsabilités claires qui doivent lui être attribuées pour qu’il puisse gérer le pays et le libérer des tensions qui paralysent ses intérêts et entravent les affaires des citoyens.

Si j’en viens à soulever ces points c’est précisément ma responsabilité envers mon peuple, en ma qualité de chef d’Etat, en vertu de la Constitution, d’autant plus que nous engageons aujourd’hui des consultations visant à former un nouveau gouvernement qui reflète l’unité des Libanais et un authentique esprit de partage.

Dans ce contexte, permettez-moi de souligner, une fois de plus, le rôle du président de la République en tant que garant de cette participation, en vertu de l’article « j » du  préambule de la Constitution, ainsi qu’en tant que garant de cette Constitution.

Le processus de formation du gouvernement est une expression réitérée de l’esprit de démocratie et de la formule de convivialité, après de longues années. Durant ces années, les décisions relatives aux principales échéances constitutionnelles ne nous revenaient pas, vu les interventions extérieures prédominantes à l’époque et visant à faciliter ou entraver ces échéances, que ce soit au niveau de la tenue des élections ou de la formation du cabinet.

Néanmoins, le retard accusé pour la formation du cabinet dans les délais souhaités par les Libanais et exigés par les besoins du pays nous appelle à réfléchir sur les lacunes constitutionnelles qui restreignent le jeu démocratique, l’exercice du pouvoir et le bon fonctionnement des institutions constitutionnelles et des pouvoirs qui mettent l’Etat en marche. Ensemble, nous devons pointer  ces lacunes du doigt et tenter de leur trouver des solutions et des issues, conformément à l’esprit de la Constitution Libanaise.

Cela dit, notre futur gouvernement qui rassemble toutes les factions politiques aura des tâches et des responsabilités énormes à assumer. Les Libanais aspirent à ce que ce gouvernement entame un vaste processus de réforme dans les secteurs administratif, économique, financier, social et de services, en vue de mener le pays sur la voie de la modernité et du progrès, de mettre un terme au gaspillage et d’élaborer un plan clair et réaliste pour le sortir de sa crise financière, alléger le poids de la dette qui grève le Trésor public et pèse sur les citoyens, et de trouver des solutions efficaces aux problèmes de l’électricité, de l’eau, du secteur des télécommunications et du transport, etc.

L’édification de la nation ne saurait se faire sans sacrifices et concessions.

Le pays ne se relèvera que dans la mesure où chacun de nous met de côté son égoïsme et ses intérêts au profit du bien commun, car le bien de la nation mène au bien de tous, alors que le bien des groupes et clans ne peut que nuire aux autres.

Le monde est en train de se mouvoir et de progresser à toute vitesse : Il suffit de suivre l’actualité dans le domaine de la modernisation et les progrès technologiques en cours. Du fait, il est interdit de se tenir les bras croisés ; il faut œuvrer avec foi, détermination, méthodologie et constance pour résoudre les problèmes quotidiens des Libanais, bâtir leur avenir et réaliser leurs souhaits et leurs rêves.

Le peuple aspire à la réforme administrative et politique, à l’application de ce qui reste à appliquer de l’Accord de Taëf qui constitue une garantie pour tous, ainsi qu’à la mise en œuvre de ce qui a été convenu au cours de la conférence du dialogue national en 2006, en se fondant sur l’esprit de l’Accord de Taëf qui constitue une référence et, partant, doit être lu minutieusement.

Le peuple aspire sans doute à des mesures tangibles, sérieuses et ciblées pour la modernisation des institutions, la promotion de la démocratie, de la citoyenneté, des mécanismes d’édification de la société civile et de la décentralisation administrative, en vue de parvenir à un développement équilibré et soutenu.

Les tâches sont énormes et accumulées, alors que les Libanais ne souhaitent plus que les responsables s’enlisent dans des tensions et polarisations politiques qui empêchent la réalisation de leurs aspirations et dissipent leurs rêves et leurs espoirs de vivre une vie en dignité et en sécurité.

Chers Officiers diplômés,

Il est légitime que nous soyons fiers de vous, vous qui représentez un nouveau vecteur de vitalité au sein de l’institution militaire qui fera du  1er Août un printemps qui refleurit sur l’espace de la nation, où vous servez de rempart et d’exemple. 

Il vous appartient d’être un exemple de patriotisme et le message du Liban. Les yeux sont tournés vers vous et grâce à vous, la nation ne craint plus pour son avenir ni pour les rêves de ses citoyens. Ne reculez jamais devant l’ampleur de la responsabilité et du devoir.
Vive l’Armée !
Vive le Liban !
»

Source : Présidence de la République

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