Une saison estivale 2009 hors normes
Posted by jeunempl sur juillet 30, 2009
Beyrouth est le lieu de toutes les résistances. Etrange destin que celui du pays du Cèdre. Qu’il sombre dans la folie -les récents événements de Aïcha Baccar en témoignent où des heurts sanglants ont éclaté entre miliciens d’Amal et partisans du Courant du Futur au début de la saison estivale, à la suite de la désignation de Saâd Hariri pour former le prochain gouvernement- ou retrouve la raison, qu’il se morcelle en quartiers confessionnels, haineux ou se passionne pour des amours retrouvées (récente rencontre entre Hassan Nasrallah et Walid Joumblatt après des années d’antagonisme), qu’il vive dans les nuages, les idéologies, se retrempe dans les messianismes de tous les horizons (nassérisme, marxisme, les fédayins et maintenant Wilayat El Fakih) ou retombe brutalement sur ses pieds, comme c’était le cas après la guerre de juillet 2006 quand Tel-Aviv, dans sa rage vengeresse, a déversé sur le pays autant de bombes que pendant toutes ses guerres avec ses voisins arabes. Ça ne lui fera jamais les pieds. L’histoire du Liban ? Finalement, un éternel recommencement!
Malgré des années d’instabilité politique chronique, un mal hélas endémique chez l’establishment beyrouthin, les menaces constantes de l’Etat hébreu et l’ombre agissante des différentes officines de renseignements des puissances régionales et internationales, toujours prêtes à souffler sur les braises de la mosaïque libanaise, le pays des Phéniciens, temple des dieux d’outre-temps, berceau de l’alphabet et refuge, à travers les âges, des communautés et des minorités religieuses, s’apprête à accueillir, cette saison estivale, un nombre record de visiteurs, estimé à deux millions d’Arabes et autres étrangers, ce qui pousse certains nostalgiques du légendaire quartier El Hamra, ici, à évoquer la possibilité pour Beyrouth de retrouver son ancien titre de «Paris du Moyen-Orient».
Les hôteliers se frottent les mains
Alors que le «New York Times» a classé Beyrouth comme première destination mondiale pour 2009, le guide «Lonely Planet» la plaçait au deuxième rang parmi les dix villes «à voir» pour son charme, sa vivacité et son dynamisme. Actuellement, d’après M. Pierre Achkar, président du syndicat des hôteliers, le taux d’occupation des hôtels à Beyrouth et de tous les autres lieux de villégiature du nord et du sud (Jounieh, Jbeil, Saida, la montagne…) est de 95%. La renommée des festivals d’été internationaux dans le temple romain de Baalbek, de Beiteddine au Chouf et des nuits animées, fiévreuses d’Achrafia, de Jemmaizé a joué pleinement, de l’avis des professionnels, dans la réussite de cette année estivale, unique depuis des décennies.
D’ailleurs, à cette occasion, le ministre du Tourisme, Elie Marounie, a appelé les Libanais à transformer leur pays en une destination touristique «365 jours sur 365» au lieu de 60 jours par an, mettant ainsi l’accent sur le climat de détente relative postélectorale entre les différents protagonistes et son impact positif sur un secteur, réputé vulnérable, à la pointe du progrès au pays du Cèdre dont la qualité des infrastructures d’hébergement, l’amabilité des habitants et la convivialité des villes côtières ont, de tout temps, constitué la valeur ajoutée de ce pays.
Pour de nombreux observateurs, cette croissance importante du nombre des visiteurs, d’expatriés et d’étrangers, durant le mois de juin et de juillet, en dépit du contexte de la crise financière internationale et des tensions politiques inhérents au statut géopolitique du Liban, laisse présager un retour en force du pays du Cèdre parmi les destinations méditerranéennes.
Rappelons enfin que début juillet, le nombre des touristes en hausse était de 69,2% par rapport à la même période de l’an dernier.
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