Et les chrétiens de la minorité de répondre: six cartes Haririennes inquiétantes…
Posted by jeunempl sur juillet 28, 2009
Les chrétiens de la minorité ne tardent pas à répondre au défi.
Certes, disent-ils, que la question du style et du mode de vie quotidien est devenue l’une des bases de ce qui reste de la « cause chrétienne » au Liban aujourd’hui. Mais il existe une autre base parallèle, voire plus importante. C’est la question du partenariat et de la participation au pouvoir, ainsi que la présence dans l’État et ses institutions. C’est ce qui a été exprimé indirectement dans le texte politique du dernier Concile Maronite, par le biais de ces paroles célèbres: « Comment coexister égaux et différents à la fois». Comme si c’était l’expression de l’autre souci réel: Comment faire pour être « égaux » au pouvoir, même si nous sommes « différents » quant à la taille selon laquelle ce pouvoir est accordé.
Et pour des raisons de recherche méthodologique, les chrétiens de la minorité assurent également que cet aspect de la cause chrétienne, ayant une dimension très essentielle, n’est pas moins important. Il a un impact sur la présence effective des individus et groupes chrétiens. Cela peut être compris dans la logique de la pensée islamique, sa crise avec la démocratie et la notion de l’autre. Plus la présence des chrétiens au pouvoir diminue dans n’importe quel pays voisin, plus ils sont en proie à l’agonie de la mort, la migration, et la défaite, plus au niveau de l’âme qu’au niveau de la terre jusqu’à ce qu’ils se soient transformés en ruines archéologiques pour des touristes anthropologues qui étudient des temps immémoriaux… Ce fait, les chrétiens au Liban en ont témoigné au temps de la tutelle. Entre les années 1990 et 2005, le Hezbollah n’a pas changé le mode de vie des chrétiens, mais plutôt le niveau de leur participation au pouvoir, et le résultat fut donc l’émigration et la frustration. Après l’an 2005, les chrétiens n’ont pas récupéré leurs droits à « Maameltein », mais ont repris une partie de leur participation dans les institutions, et ont retiré leur démission.
C’est la raison pour laquelle, les chrétiens considèrent que la question du pouvoir est une ligne rouge. Et comme ils sont motivés par la sensibilité du modèle de vie et du mode de vie, sous la rubrique de la « liberté », ils sont également motivés par la sensibilité de leur marginalisation et leur exclusion, sous le titre et les prétextes de la «Charte» et de «la coexistence».
Ici, les chrétiens de la minorité lancent leur prochaine problématique: S’il est vrai que le Hezbollah est le groupe chiite le plus loin du modèle de vie chrétienne, où se situe le Haririsme, dans le cadre sunnite, de la question de la participation chrétienne au pouvoir? Plus important encore, comment le Haririsme peut-il se développer et évoluer, en présence ou en l’absence du Hezbollah? La notion de pouvoir ici n’est pas seulement un don de qui que ce soit, ni une réflexion de l’équilibre des forces au parlement lors de la formation du gouvernement, ni même la preuve d’existence d’un parti. Elle est le résultat profond et réel de l’existence générale de la communauté. À savoir, une existence qui peut être mesurée à travers six indicateurs, ou dans six domaines. Cela conduit à la présentation de ces six indicateurs «existentiels», et de l’impact du Haririsme ou du Hezbollah sur son niveau Chrétien:
Tout d’abord, la présence démographique: Il ne fait aucun doute que dans le concept de la démocratie occidentale absolue, parler de ce sujet est une sorte de racisme ou de chauvinisme. Mais il est commun au Liban de demander qu’est devenu, par exemple, le nombre d’électeurs de chaque communauté sur la liste électorale. Dans ce contexte, selon tous les chiffres, la démographie sunnite au Liban, est la plus élevée, en augmentation voire « en explosion ». Naturellement, à travers le taux de natalité sunnite qui est la plus haute au Liban entre toutes les communautés, et artificiellement, en raison des répercussions durables du décret de naturalisation en 1994. Après qu’il s’est avéré que « les 2 troïkas » libanaises et syriennes, ont fait passé un décret sunnite par excellence, qui a ajouté pas moins de 6 pour cent des sunnites, au total des citoyens libanais. C’est le premier indice qui pose la première question: Quelle est la « plus grande menace contre la démographie chrétienne qualifiée pour un partenariat équilibré au pouvoir: le Haririsme ou le Hezbollah?
Deuxièmement, la Terre: Les dernières statistiques des années quatre-vingt indiquaient que les chrétiens au Liban continuaient à avoir environ 54 pour cent de la superficie du Liban. Peut-être n’y aurait-il pas de nouvelles statistiques. Mais quelle est l’impression générale sur la situation à ce niveau, après l’apparition du Haririsme? Qui est le plus capable aujourd’hui d’acheter des terrains, et de les acheter systématiquement dans quelques régions « géodésiques », dans le langage de la stratégie militaire? Qui est la partie capable de rechercher des fonds externes pour s’approprier des terrains libanais? Qui est le plus capable de faciliter cela légalement et officiellement à travers les décrets…faisant fi de toutes les lois et procédures?
Troisièmement, l’économie qui est une vaste zone étendue et qui inclut, dans la notion d’économie politique et sociale, les secteurs de production, le revenu par habitant, le revenu national et les couches superposées. Qui était capable au cours des deux décennies de changer l’ordre des dix premières banques au Liban, par exemple? Comment cet ordre a-t-il été modifié au niveau confessionnel? Qui était capable d’étouffer l’industrie, ayant une identité connue, et négliger l’agriculture, ayant une identité connue également, et a poursuivi certains secteurs où les monopoles avaient une certaine identité? Qui a persécuté les agences exclusives, et a «arabisé» les publicités et médias, après avoir échoué à les « acheter » directement? Qui les a apprivoisés à travers la dépendance du Golfe imposée sur ces secteurs par la logique du marché? Quel a été l’impact de tout cela sur l’ensemble des entreprises familiales, des petites entreprises et de la classe moyenne? Qui, dans le domaine économique général, est comme l’hypermarché ou le Mall qui entre en concurrence avec le magasin de quartier?
Quatrièmement, dans la composition du régime constitutionnel libanais: Est-ce que la concurrence automatique du fonctionnement des institutions de Taëf place le président de la République en incompatibilité avec le Président de la Chambre des députés, ou avec le chef du gouvernement? Est-ce que l’obsession des présidents de la République de Taëf était l’ordre du jour du Parlement, ou l’ordre du jour de Souheil Bouji? Même Elias Hrawi n’était pas d’accord avec Salim Al-Hoss. Même Emile Lahoud, à l’apogée de la force syrienne présumée, n’a pas limité l’invasion par Rafik Hariri du pouvoir constitutionnel. Ce, pour ne pas citer les 70 institutions dépendant du Sérail, y compris toute la mise en œuvre et tout le contrôle, et ce pour ne pas rappeler la prérogative de tout ministre, de reléguer les dossiers au «tiroir», que le Président de la République ne peut avoir. Ce aussi, pour ne pas rappeler le nombre de sièges chrétiens, « qui tombent » dans la zone chiite (4 sièges) contre ceux dans la zone sunnite et sa satellite druze (19 sièges)…
Cinquièmement, en matière de diversité politique: Qui est la partie capable de faire sortir de sa poche des directeurs généraux députés et des ministres chrétiens qu’elle recrute, et encore plus si les circonstances le lui permettent, et était sur le point de le faire…
Sixièmement et dernièrement, qui s’est accaparé du rôle chrétien dans les relations diplomatiques historiques du Liban. De Washington, Paris et Rome, au Caire. Avec qui parlent-ils? Et qu’occupe le rôle chrétien aujourd’hui chez ce public?
Après cette comparaison globale, les chrétiens de la minorité se demandent: si il n’y avait pas le Hezbollah, mais s’il y avait déjà un groupe chiite plus proche du mode de vie chrétien, qui aurait joué le rôle d’équilibre dans ces six domaines? Des paroles audacieuses et grossières? Mais qui a dit que toute la situation Libanaise est moins audacieuse …
Après tout cela, certains chrétiens parlent du projet de dialogue les uns avec les autres? Qu’il commencent par cette problématique: comment ”ceux qui sont d’accord” avec Qoraytem peuvent convaincre leurs alliés de cristalliser, clairement et fermement, leur perception du caractère final de la participation et l’équilibre; En revanche, comment ”ceux qui sont d’accord” avec Dahieh peuvent convaincre leurs alliés du caractère final de la culture de coexistence? N’est-ce pas mieux que la diffusion d’une culture de haine gratuite et médiévale sur les pages de la communication du vingt et unième siècle?
This entry was posted on juillet 28, 2009 à 5:47 and is filed under Actualité Tayyar-CPL, Billets & Opinions, Dossiers, Géneral. Tagué: Arabie Saoudite, article, Caire, cause, Chrétiens, Coexistence, communauté, controle, Démocratie, Druze, Economie, Elias Hraoui, Emile Lahoud, Golfe, Hariri, Haririsme, hezbollah, Identité, Islam, Jean Aziz, Journaliste, Koraytem, Liban, marginalisation, Maronite, natalité, Naturalisation, Opinion, palestinien, Paris, participation, Politique, pouvoir, président, Qoraytem, Salim Hoss, Serail, social, Souheil Bouji, Stratégie, sunnite, Taef, tawteen, tawtin, Washington. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0 feed. You can leave a response, ou trackback from your own site.
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