Environ 1,5 million de personnes sans assurance médicale au Liban, selon des médecins
Posted by jeunempl sur juillet 13, 2009
Manque de coopération entre les hôpitaux au Liban, matériel médical trop cher, montant des frais de santé sous-estimés par la sécurité sociale… A l’occasion d’une conférence sur le système de santé suisse organisée le 6 juillet par le l’association Swiss Business Council, le ministre libanais de la Santé a ainsi rappelé les défis que le Liban doit relever en matière de santé publique. Avec les docteurs Richard Rizk et Fayez Abillama (de l’hôpital Rizk), nous avons fait le point sur les enjeux actuels du secteur de la santé publique au Liban.
Que l’on ne s’y méprenne pas : même si la conférence mensuelle du Swiss Business Council a été ouverte par l’ambassadeur de Suisse au Liban François Barras à la résidence de ce dernier et que le ministre libanais de la Santé, Jawad Khalifé, était présent, il ne s’agissait pas d’un évènement diplomatique mais bien d’une réunion d’hommes d’affaires. Le SBC-L (Swiss Business Coucil-Lebanon) est une association libanaise privée, crée il y a deux ans avec le soutien symbolique de l’ambassade de Suisse.Elle a pour but de créer un réseau autour des acteurs commerciaux ayant des intérêts en Suisse et au Liban. C’est pour renforcer ces liens que, chaque mois, une conférence portant sur un secteur différent de l’économie est organisée : ici, la santé. La présentation du groupe hospitalier Genolier par son Président Raymond Loretan a été l’occasion de comprendre le système de santé suisse et d’aborder un certain nombre de problématiques qui concernent également le Liban : les assurances médicales, le rapport entre établissements privés et publics, la spécialisation des hôpitaux, la formation des médecins ou encore la production de matériel médical.
« L’assurance médicale obligatoire est la base d’un système médical efficace »
Interrogé par iloubnan.info, le ministre libanais de la Santé Jawad Khalifé cite ainsi les assurances médicales comme enjeux prioritaire du secteur médical au Liban. « Un texte qui prévoit de rendre obligatoire l’assurance médicale a été accepté par le Gouvernement et doit maintenant être voté au Parlement », nous explique le ministre. Sur le modèle de l’assurance automobile, récemment devenue obligatoire, ce projet répond à une situation particulièrement préoccupante puisque, selon le docteur Richard Rizk, « environ un million et demi de Libanais n’ont pas d’assurance médicale ». Actuellement seuls les fonctionnaires et les employés sont obligés d’avoir une assurance médicale, une partie de leur salaire étant directement reversée à différents organismes publics. Tout le reste de la population dépend donc d’assureurs privés et quand on sait qu’une assurance souscrite individuellement est très élevée et ne couvre généralement pas tous les risques, on comprend qu’une bonne partie de la population décide de s’en passer. « Il y a beaucoup de personnes qui n’ont effectivement pas les moyens de se payer une assurance médicale, mais on voit également des patients non assurés arriver aux urgences … dans des voitures décapotables » explique pour sa part le docteur Abillama. Si les docteurs sont convaincus de la nécessité de légiférer sur ce sujet, ils restent cependant septiques vis-à-vis de la mise en place de la réforme. « Dans le cas des voitures c’était simple, il suffit de contrôler les véhicules pour vérifier qu’ils sont assurés. Mais pour la santé, comment va-t-on obliger les gens à prendre une assurance ? » s’interroge Dr. Abillama. « A moins d’une volonté politique forte et de la mise en place d’instruments de contrôle efficaces, cette situation risque malheureusement de s’éterniser. » conclut-il.
Interrogé par iloubnan.info, le ministre libanais de la Santé Jawad Khalifé cite ainsi les assurances médicales comme enjeux prioritaire du secteur médical au Liban. « Un texte qui prévoit de rendre obligatoire l’assurance médicale a été accepté par le Gouvernement et doit maintenant être voté au Parlement », nous explique le ministre. Sur le modèle de l’assurance automobile, récemment devenue obligatoire, ce projet répond à une situation particulièrement préoccupante puisque, selon le docteur Richard Rizk, « environ un million et demi de Libanais n’ont pas d’assurance médicale ». Actuellement seuls les fonctionnaires et les employés sont obligés d’avoir une assurance médicale, une partie de leur salaire étant directement reversée à différents organismes publics. Tout le reste de la population dépend donc d’assureurs privés et quand on sait qu’une assurance souscrite individuellement est très élevée et ne couvre généralement pas tous les risques, on comprend qu’une bonne partie de la population décide de s’en passer. « Il y a beaucoup de personnes qui n’ont effectivement pas les moyens de se payer une assurance médicale, mais on voit également des patients non assurés arriver aux urgences … dans des voitures décapotables » explique pour sa part le docteur Abillama. Si les docteurs sont convaincus de la nécessité de légiférer sur ce sujet, ils restent cependant septiques vis-à-vis de la mise en place de la réforme. « Dans le cas des voitures c’était simple, il suffit de contrôler les véhicules pour vérifier qu’ils sont assurés. Mais pour la santé, comment va-t-on obliger les gens à prendre une assurance ? » s’interroge Dr. Abillama. « A moins d’une volonté politique forte et de la mise en place d’instruments de contrôle efficaces, cette situation risque malheureusement de s’éterniser. » conclut-il.
Des professionnels bien formés handicapés par un système médical complexe
Malgré ces problèmes d’assurances, « l’ensemble de la population a accès aux soins médicaux nécessaires », nous assure le ministre. Les deux professionnels de santé confirment que « même si quelqu’un n’est pas assuré, nous nous devons de lui administrer les soins vitaux, mais cela fait mal au cœur de devoir renvoyer ces patients vers d’autres hôpitaux et de ne pouvoir traiter que les cas les plus extrêmes, les budgets de l’Etat destinés à couvrir les frais de santé des personnes non assurées étant évidemment insuffisants ». A l’échelle de la région, le Liban a cependant une excellente réputation dans le domaine médical. Une réputation due avant tout aux formations universitaires dispensées par ces nombreuses universités et par la présence remarquée des professionnels libanais dans les colloques internationaux. La qualité du travail des professionnels est cependant entravée par de nombreux obstacles. Au problème des personnes non assurées s’ajoute celui des personnes assurées par les caisses d’assurance publiques, qui effectuent leur remboursement sur la base d’une codification sous-estimant largement le prix des soins de santé. Il y ensuite le matériel médical, intégralement importé, ce qui augmente son prix, déjà élevé. Finalement ces problèmes sont décuplés par le fait que les hôpitaux ne travaillent pas en collaboration les uns avec les autres, ils ne sont donc pas assez puissants pour s’imposer face aux assureurs et aux fournisseurs. A l’issue de la conférence de SGC-L, le ministre de la Santé a donc appelé à une meilleure coopération entre les établissements hospitaliers, et à une meilleure spécialisation de chacun de ces établissements. Il souhaite également voir les hôpitaux publics et privés travailler de façon plus complémentaire. Les médecins que nous avons interrogés n’espèrent quant à eux qu’une seule chose : «que le niveau de formation des professionnels de santé et l’efficacité du système soit rapidement harmonisés ».
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