Le Festival d’Avignon, scène ouverte sur la Méditerranée et le cinéma
Posted by jeunempl sur juillet 3, 2009
Le Festival d’Avignon, grand rendez-vous du spectacle vivant contemporain, ouvrira mardi soir sa 63e édition, qui aura une tonalité résolument méditerranéenne autour de son « artiste associé », le Libano-Québécois Wajdi Mouawad, et fera une belle place à des cinéastes.
Du 7 au 29 juillet, la manifestation (le « In ») proposera une trentaine de spectacles principaux, entre arts de la scène (théâtre, danse, musique) et visuels (installations, vidéo, cinéma…).
En léger différé (8-31 juillet), le « Off », libre rassemblement de productions indépendantes, sera riche d’un millier de spectacles, un nombre comparable à celui de l’an dernier, et sur lequel la crise économique ne semble pas avoir eu d’effet majeur.
Le « In » affiche également un relatif optimisme. « Dans les premiers chiffres, on est dans des réservations à peu près identiques à celles des années précédentes, qui étaient plutôt bonnes puisqu’on était à 94% de fréquentation », explique à l’AFP Hortense Archambault, codirectrice du festival.
« On a le sentiment que les gens sont désireux de venir voir des spectacles, même si, peut-être, ils en prennent un peu moins. Les gens ont besoin de sens, mais c’est aussi le résultat d’une politique culturelle », estime la responsable.
Hortense Archambault et l’autre codirecteur, Vincent Baudriller, ont dialogué avec Wajdi Mouawad, 41 ans, pour préparer cette 63 édition.
En écho au parcours de cet homme qui avait fui le Liban en guerre, « l’expérience de la violence et de la folie humaine sera beaucoup questionnée durant ce festival », selon Vincent Baudriller.
Le récit, l’histoire avec un grand ou un petit « h », seront au coeur de cette édition. Wajdi Mouawad présentera sa nouvelle création, « Ciels », dernier mouvement d’un « quatuor » (« Le Sang des promesses ») dont les trois autres étapes (« Littoral », « Incendies », « Forêts ») se dérouleront nuitamment dans la Cour d’honneur du Palais des papes.
Ce lieu mythique accueillera aussi « (A)pollonia », une tragédie antique et contemporaine du Polonais Krzysztof Warlikowski, puis « Casimir et Caroline » d’Ödon von Horvath, drame socio-amoureux sur fond de crise économique revisité par le Néerlandais Johan Simons.
Le festival s’ouvrira à la Carrière de Boulbon, lieu en pleine nature à une quinzaine de kilomètres de la ville, avec « La Guerre des fils de la lumière contre les fils des ténèbres », un spectacle du cinéaste israélien Amos Gitaï avec Jeanne Moreau dans la distribution.
Défenseur d’un théâtre documentaire, le Suisse Stefan Kaegi sera de retour à Avignon avec « Radio Muezzin », dont la prière, venue du Caire, résonnera dans le plein air du Cloître des carmes.
En miroir avec la double identité de Wajdi Mouawad, le festival accueillera plusieurs artistes actifs à Beyrouth (Lina Saneh et Rabih Mroué, Joana Hadjithomas et Khalil Joreige) ou au Québec (Denis Marleau, Christian Lapointe, Dave St-Pierre, Renée Gagnon).
Amos Gitaï ne sera pas le seul à illustrer l’ouverture d’Avignon aux cinéastes, puisque Christophe Honoré montera « Angelo, Tyran de Padoue » de Victor Hugo et que le festivalier pourra découvrir les derniers films du Palestinien Elia Suleiman et de la Libanaise Danielle Arbid.
Promenant non sans humour et poésie un regard irrévérencieux sur une humanité déclassée, le Suisse Christoph Marthaler offrira quant à lui « RiesenButzbach, eine Dauerkolonie » (« une colonie durable »): peut-être un avant-goût du Festival d’Avignon 2010, dont il sera « artiste associé » en compagnie de l’écrivain français Olivier Cadiot.
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