La bataille de la présidence du Parlement commence: tranchée d’avance en faveur de Nabih Berri, le défi concerne « l’ampleur de l’appui » qu’il obtiendra…
Posted by jeunempl sur juin 16, 2009
El Nashra -Hussein Assi et Reine Rizk
Les élections législatives se sont achevées et le nouveau Parlement a vu le jour.
Les campagnes se sont apaisées, il est temps d’en récolter les fruits. Les attentions sont alors attirées par le prochain scrutin, celui de l’élection du président de l’Assemblée nationale…
Mais cette « bataille » semble tranchée d’avance en faveur de l’occupant de ce poste depuis de longues années, Nabih Berri. Au début de chaque mandat parlementaire, Berri bénéficie d’une « approbation remarquable » qui dépasse l’opposition, camp dont il fait partie, pour atteindre la majorité, camp rival.
Toutefois, cette situation n’exclut pas la présence de « plusieurs avis » au sein du même groupe.
L’opposition, représentant la minorité parlementaire et la majorité chiite dont est issu le président du Parlement, a pris sa décision de renouveler le mandat de Berri, ce dernier étant considéré un « expert » dans ce domaine. Malgré les rumeurs suscitées par la bataille à l’amiable, menée à Jezzine, et opposant « le maître » au « général », le Courant Patriotique Libre, dirigé par le général Michel Aoun, n’est pas loin de cette entente, lui qui s’attache à l’union de l’opposition.
Par contre, la majorité, représentant la majorité parlementaire et la minorité chiite, semble faire face au « risque de division »: une partie de cette majorité annonce son appui total à la réélection de Berri à la tête de l’Assemblée nationale, s’engageant à en convaincre leurs alliés qui refusent de réélire une personne accusée d’avoir fermé le Parlement pour quatre années. En effet, une partie de la majorité désire donner l’opportunité à la « minorité chiite » affiliée au courant du « Futur » de tenter sa chance.
Le mouvement « Amal » à l’aise vis-à-vis de cette « bataille tranchée en sa faveur »: la réélection de Berri est un « besoin national » en cette période critique
Le mouvement « Amal » ne semble pas inquiet quant à ce scrutin.
Ce mouvement, présidé par le chef du Parlement Nabih Berri, se prépare, sans hésitation, à renouveler le mandat de son président. Confiant, « Amal » réalise que l’opposition, dont elle fait partie intégrante, se range à ses côtés sur ce plan; et les résultats des législatives ne l’inquiètent pas… D’ailleurs, les pôles de la majorité, « Cheikh Saad et Walid Beyk », c’est-à-dire, Saad Hariri, député chef du groupe parlementaire « Futur », et Walid Joumblatt, député chef du groupe parlementaire « Rencontre démocratique », approuvent la réélection de Berri. Ils semblent l’appuyer beaucoup que l’opposition, si bien que le mouvement « Amal » se dit optimiste quant à un rapprochement prochain entre les diverses composantes du pays.
Dans cet ordre, Ali Khreiss, député membre du groupe parlementaire « Développement et Libération », décèle une grande divergence entre le discours politique avant et après le 7 juin. Il note alors que le discours actuel de la majorité est national, initiant une nouvelle phase.
Dans une interview accordée à « Elnashra.com », Khreiss se dit « à l’aise » quant à « l’élection du prochain président de l’Assemblée nationale », refusant d’accorder son attention « aux parasites ». Selon lui, la réélection de Berri à la tête du Parlement est un grand besoin national. Refusant d’approcher cette question comme étant un attachement à une personne, Khreiss indique que Berri œuvrera pour accomplir diverses affaires réformatrices, dont: promulgation de la loi du vote à 18 ans, application de la décentralisation administrative, application d’une loi nationale, non confessionnelle, pour les partis.
Interrogé sur les visites de l’ambassadrice américaine Michèle Sisson aux membres de la majorité, les exhortant à ne pas réélire Berri, Khreiss se montre catégorique: « Nous sommes concernés par l’intérêt et les besoins du Liban, et non des besoins des Etats-Unis ».
La majorité semble divisée: une partie approuve la réélection de Berri mais une autre s’y oppose
Pourtant, l’unanimité quant à la réélection de Berri n’exclut pas la présence d’autres candidats pour ce poste… Oukab Sakr, député élu à Zahlé, est l’un de ces candidats, à l’ombre du nombre minime des députés chiites au sein de la coalition du « 14 mars »… Cette dernière rassemble dans ses rangs, en plus de Sakr, les députés Ghazi Youssef et Amine Wehbé.
Dans une interview accordée à « Elnashra.com », Oukab Sakr refuse d’être considéré comme « candidat au poste de président du Parlement ». Il admet que Berri est le candidat le plus favori pour occuper ce poste, surtout qu’il est le seul candidat appuyé par les forces chiites de l’opposition. Sakr ajoute: « La bataille peut être tranchée en faveur de Berri, mais elle l’est dans son niveau minime », précisant qu’il y a une différence entre le fait que Berri soit élu avec 65 voix ou avec 128 voix.
La bataille est tranchée: Berri a le plus de chances de gérer le Parlement
Une semaine avant le début officiel du mandat du nouveau parlement, la scène semble brumeuse.
La bataille est « tranchée »… La question se rapporte à l’ampleur de l’appui dont Berri bénéficiera.
Un seul fait reste certain: Nabih Berri est le plus compétent pour gérer le Parlement, après 18 ans d’expérience dans ce domaine.
En une lecture des lois parlementaires, le pacte national attribue à la communauté chiite le droit de présider l’Assemblée nationale.
Selon la Constitution libanaise, la Chambre des députés forme l’autorité législative. L’Article 32 indique que les députés se réunissent chaque année en deux étapes. La première débute le mardi qui suit le 15 mars et se poursuit jusqu’à la fin de mai. La seconde commence le mardi qui suit le 15 octobre et se prolonge jusqu’à la fin de l’année. Le budget national doit être promulgué lors de ces sessions.
L’Article 33 de la Constitution attribue au président de la République le droit d’inviter l’Assemblée nationale à se réunir, pour des sessions exceptionnelles, après s’être accordé avec le premier ministre.
Les sessions parlementaires ne sont légales que si la majorité des députés y participe. Les décisions sont prises par une majorité de voix approbatrices, selon l’Article 34.
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