Elections 2009 – Programme du CPL: Electricité
Posted by dodzi sur mai 30, 2009
Programme complet du Courant Patriotique Libre
Chapitre 9 – Electricité
Diagnostic
A. Une capacité de production insuffisante et des centrales vétustes
1. Une capacité de production insuffisante : Fin janvier 2008, le Liban disposait d’une capacité théorique de production de 2312 MW mais la capacité réelle était limitée à près de 1562 MW, essentiellement à cause du mauvais état des équipements qui nécessitent de fréquents arrêts. Le pic de demande était estimé à 2220 MW, ce qui signifie qu’il existait un déficit de l’ordre de 700 MW. La demande devrait augmenter de 43% d’ici 2022 pour atteindre 3180 MW. Ceci suppose une augmentation considérable de la capacité réelle de production qui devra atteindre près de 3600 MW afin de répondre entièrement à la demande sans risque d’interruption.
2. Des centrales vétustes qui consomment beaucoup plus que leur consommation théorique : Les centrales de Zouk et de Jyeh, les plus anciennes du pays et qui représentent ensemble 46% de la puissance thermique installée, consomment 40% de plus que si elles étaient neuves.
B. Des réseaux de transport et de distribution incomplets et vétustes
1. Des réseaux de transport et de distribution vétustes occasionnant des pertes techniques élevées : Celles-ci sont estimées à 15% de la production totale contre moins de 5% dans les pays développés.
2. Un réseau de transport incomplet : Le nouveau réseau 220 kV prévu pour desservir l’ensemble du pays n’est toujours pas terminé, tout comme la connexion avec le réseau syrien. Le nouveau centre national de contrôle n’est toujours pas achevé alors que les travaux de construction ont été lancés en 2006. Tout ceci empêche l’optimisation de la distribution du courant sur l’ensemble du territoire national.
C. Une gestion désastreuse qui provoque un déficit financier colossal
Celui-ci a atteint 4% du PIB en 2007. Il est provoqué par les facteurs techniques mentionnés ci-dessus mais aussi par les erreurs de gestion et les mauvais choix suivants :
1. Des carburants chers : Les spécifications du fioul lourd utilisé dans les centrales de Zouk et Jyeh (1% de teneur en souffre) sont trop restrictives et augmentent son prix d’achat. Les centrales de Zahrani et de Beddawi fonctionnent au gasoil, le plus cher de tous les combustibles disponibles sur le marché, alors qu’elles peuvent également fonctionner au gaz naturel, beaucoup moins cher.
2. Une tarification inadaptée : Le tarif en vigueur a été institué le 1ier mars 1996 et n’a plus été changé. Le prix du baril de pétrole était alors de l’ordre de 21 US$. Le prix moyen de facturation du kWh est de l’ordre de 9 US cents/kWh depuis 1996 alors que le coût de production était de 22,5 US cents/kWh au premier semestre 2008.
3. Une tarification qui se veut à caractère social mais qui ne l’est pas : le prix moyen du kWh que paient les consommateurs est plus cher pour les petits consommateurs que pour les consommateurs moyens.
4. Des privilèges injustifiés : Il existe quatre concessions géographiques de distribution auquel EDL vend du courant en moyenne tension au prix de 4 US cents/kWh. Leur marge est de l’ordre de 5 US cents/kWh, ce qui est très excessif et injustifié.
5. De gros consommateurs qui résilient leur abonnement : Le tarif en haute tension et en heure de pointe atteint 21 US cents/kWh, soit un prix proche du coût de production par des groupes électrogènes privés, ce qui amène certains gros consommateurs, notamment des industriels, à compter exclusivement sur leurs propres groupes électrogènes et à résilier leur abonnement à EDL, ce qui constitue un manque à gagner car ces gros consommateurs sont aussi souvent de bons payeurs.
6. Une capacité de gestion opérationnelle et financière insuffisante : EDL fonctionne en sous-effectifs : 2000 postes sont pourvus sur un total prévu de 5000. Le département financier emploie 97 personnes sur les 256 prévues
dans l’organigramme mais seulement 10 ont une expertise financière, à tel point que le PDG reconnaît lui-même
être dans l’impossibilité d’établir des comptes fiables.
7. Des pertes non techniques élevées : Elles sont estimées à 18% de la production totale. Elles sont dues à des branchements illégaux et à des arrangements informels au niveau de la distribution.
Objectifs
1. Augmenter la capacité de production d’EDL pour qu’elle puisse assurer un approvisionnement du pays en courant électrique 24 heures sur 24 et de manière fiable.
2. Diminuer les coûts de production.
3. Restaurer l’autonomie financière d’EDL et sa capacité à financer ses investissements.
4. Améliorer la qualité du service.
Actions
A. Augmenter la capacité de production et restaurer les centrales vétustes
1. A court terme, acheter et installer rapidement des groupes électrogènes capables de pallier à l’insuffisance de la capacité de production.
2. A moyen et long terme, développer une stratégie pour l’augmentation de la production basée sur les principes suivants :
• Réhabilitation des centrales de Zouk et de Jyeh.
• Conception des nouvelles centrales de manière à ce qu’elles puissent utiliser plusieurs types de combustibles.
• Usage accru du Gaz Naturel.
B. Développer un réseau de gaz et optimiser le coût des approvisionnements
1. Construire un terminal gazier à Zahrani et un réseau de distribution qui alimente en priorité l’ensemble des centrales électriques actuelles et futures du pays qui sont situées sur le littoral. Ce réseau pourra être étendu pour inclure les régions industrielles importantes du pays, notamment Chekka et Chtaura.
2. Dans les centrales au fioul lourd, utiliser des fiouls à plus haute teneur en souffre, plus économiques que les fiouls actuellement utilisés.
3. Veiller à équiper les centrales des équipements nécessaires de dépollution des rejets à l’atmosphère et les mettre en conformité avec les standards établis par le ministère de l’Environnement.
4. Négocier des achats à long terme d’Etat à Etat avec les pays amis. Dans les autres cas, réaliser des appels d’offre transparents et faire jouer la concurrence.
C. Réhabiliter les réseaux de transport et de distribution
1. Réhabiliter les réseaux de transport et de distribution afin de diminuer les pertes en ligne et les amener aux standards internationaux.
2. Améliorer les conditions de la maintenance du réseau (ressources humaines et matérielles).
3. Achever les lignes de transport 220kV.
4. Achever la connexion au réseau syrien.
5. Achever la construction du Centre National de Contrôle.
D. Revoir la tarification et renforcer les capacités de gestion
1. Réviser la politique tarifaire une fois que le courant électrique sera assuré 24 heures sur 24 en se basant sur les principes de la tarification au coût marginal, de la progressivité et de la couverture par EDL de ses frais de fonctionnement aussi bien que d’investissement. Le tarif sera adapté en fonction de la tension à laquelle souscrivent les consommateurs. Le nouveau tarif visera à amener les gros consommateurs à préférer être abonnés à EDL plutôt que de produire eux-mêmes leur propre énergie. Les privilèges tarifaires dont bénéficient les concessions de distribution seront abolis. Un tarif social facultatif sera prévu pour les petits consommateurs.
2. Installer des compteurs télécommandables afin de détecter rapidement les vols de courant et les combattre.
3. Confier la gestion de l’administration et des équipements d’EDL à une ou plusieurs entreprises privées sans menacer l’emploi du personnel actuel mais en organisant des départs à la retraite de manière anticipée.
4. L’attribution des contrats de gestion se feront dans la transparence et de manière à susciter la concurrence entre opérateurs. Les contrats de gestion seront d’une durée limitée.
5. Un organisme d’importation et de distribution du gaz naturel sera créé au sein du ministère de l’Energie et de l’Eau. Il sera chargé de négocier l’achat de Gaz Naturel Liquide (GNL) et de superviser les opérations d’importation et de distribution du GNL. La gestion du terminal gazier et du réseau de distribution pourra être confiée au secteur privé. Cet organisme aura la charge d’étendre le réseau gazier et de développer le commerce régional du gaz.
6. Le ministère de l’Energie et de l’Eau sera le seul ministère de tutelle d’EDL.
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