Positions du Général Aoun et du CPL sur les sujets d’actualités
Posted by dodzi sur mars 31, 2009
1. Sur la question des réfugiés palestiniens
« Le droit au retour des Palestiniens est une question fondamentale et établie, et le refus de l’implantation fait l’unanimité auprès des Libanais. Cette décision est définitive et irrévocable » Document d’Entente entre le Hezbollah et le Courant Patriotique Libre Nous sommes principalement préoccupés par l’implantation des réfugiés palestiniens au Liban. A cet égard, nous avons exprimé notre inquiétude à maintes reprises et avons appelé les Etats-Unis et la communauté internationale à assumer leurs responsabilités pour trouver une solution adéquate à ce problème, en accord avec les Palestiniens eux-mêmes. L’implantation des réfugiés palestiniens au Liban constitue un lourd fardeau qui aura pour conséquences un déséquilibre démographique avec de graves répercussions sur le tissu social du pays, exacerbant ainsi les tensions communautaires et politiques. Elle pèsera aussi de tout son poids sur l’économie libanaise qui bat déjà de l’aile, sachant que le Liban est un pays très densément peuplé -environ 400 habitants par kilomètre carré- et qui possède le moins de ressources parmi les pays de la région.
Dans des pays d’accueil comme le Liban, ces réfugiés vivent dans des conditions déplorables. En effet, la misère et la pauvreté qui règnent sur leurs camps constituent un terreau fertile pour l’émergence de groupes islamistes radicaux. Les évènements du camp de Nahr el Bared au Liban Nord en mai 2007, en sont la triste preuve.
Ainsi, toute solution impliquant l’implantation des Palestiniens au Liban provoquera un tollé général et sera opposée avec véhémence car elle pèsera sur l’équilibre déjà précaire entre les communautés religieuses libanaises et augurera d’une nouvelle période d’instabilité. La communauté internationale qui a consenti au plan de partition établi par les Nations Unies qui a mené à l’exode forcé du peuple palestinien est donc moralement et juridiquement tenue de trouver une solution à ce problème.
Nous savons que l’alliance stratégique entre les Etats-Unis et Israël représente une constante dans la politique étrangère américaine et que les intérêts d’Israël priment toujours pour les Etats-Unis. Nous sommes cependant convaincus que toute solution impliquant l’implantation des Palestiniens aura pour conséquence de déclencher un conflit au Liban dont les effets s’étendront à tout le Moyen-Orient.
2. Sur la relation avec le Hezbollah
« Dans les objectifs, le CPL aspire à : Promouvoir la culture de la paix, du dialogue et de la démocratie » Charte du CPL
Dans une tentative de mettre en place une approche basée sur le dialogue pour la résolution des conflits, le CPL a entamé des négociations avec le Hezbollah qui ont abouti à la signature du Document d’Entente le 6 février 2006.
Ce document traite dix points d’intérêt national, y compris pour la première fois, la question de l’armement du Hezbollah, ainsi que les relations avec la Syrie, la lutte contre la corruption, et l’édification de l’Etat, constituant ainsi une nouvelle approche des problèmes de notre société et un évènement marquant dans l’histoire contemporaine du Liban.
En effet, ce document a réussi à faire tomber les barrières psychologiques laissées par la guerre et à bâtir la confiance entre deux grands groupes politiques libanais. Le Hezbollah et le CPL ont adopté des positions communes sur dix questions épineuses qui empêchent l’entente nationale et menacent la stabilité du pays et ont appelé toutes les parties libanaises à se joindre à ce processus. Malgré cela, ce document a fait l’objet d’une vague d’attaques et de critiques injustifiées.
Le Document d’Entente a également défini un cadre d’action pour la question desarmes du Hezbollah, proposant une solution qui prévoit leur inclusion dans une stratégie de défense nationale, une fois qu’Israël aura libéré tous les détenus libanais et se sera retiré des fermes de Chébaa.
A cet égard, le Document d’Entente a porté ses fruits. En effet, pendant la dernière campagne israélienne contre Gaza et alors que certaines parties se perdaient en conjectures sur une participation éventuelle du Hezbollah dans les combats, ce dernier s’est abstenu de toute intervention en conformité avec le Document d’Entente auquel il s’est engagé et qui limite son action à la défense exclusive du territoire libanais. C’est d’ailleurs ce qu’il a fait en juillet 2006 lorsqu’Israël a déclenché une guerre sans merci contre le Liban.
En contrepartie, il était de notre devoir national d’accueillir nos compatriotes qui avaient dû fuir le sud du Liban pour échapper à la machine de guerre israélienne qui s’appliquait implacablement à raser leurs villes et villages. En dépit du malheur, la confiance et le patriotisme s’en sont trouvés renforcés. Le Document d’Entente a de même réussi à contenir les évènements sanglants qui ont eu lieu en janvier 2008, évitant ainsi qu’ils ne dégénèrent en un conflit civil dans une région connue pendant la guerre sous le nom de ligne de démarcation.
3. Sur les relations avec la Syrie
« Nous souhaitons que le régime syrien saisisse la chance d’agir positivement et procède au retrait de ses troupes du Liban, étant donné que nous cherchons à établir avec le peuple syrien des relations d’amitié sincère basées sur le respect mutuel et les intérêts communs des deux peuples »
Le général Aoun devant le Congrès Américain en septembre 2003
« Dans les objectifs, le CPL aspire à :
Garantir l’indépendance et la souveraineté de l’Etat libanais et veiller à leur pérennité.
Dans les principes, le CPL déclare :
Son attachement à l’ouverture du Liban à son environnement arabe et au monde ; à son interaction avec eux dans le respect de l’appartenance nationale, de manière à ce que chaque citoyen libanais soit une dimension libanaise à l’étranger et non une dimension étrangère au Liban. » Charte du CPL.
« Pour établir des relations saines et sur un pied d’égalité entre le Liban et la Syrie, il faut revoir l’expérience des années passées et en tirer les leçons qui s’imposent, afind’éviter la répétition des mêmes erreurs et des mêmes lacunes. Cette révision est destinée à paver la voie au rétablissement de ces relations sur des bases claires et réciproques de respect de la souveraineté et de l’indépendance des deux Etats, avec un refus de toute forme de retour à la tutelle étrangère» Document d’Entente Nous avons courageusement combattu la Syrie lorsque ses troupes occupaient le Liban et avons fait pression pour que soit adoptée la « Syria Accountability and Lebanese Sovereignty Restoration Act » au Congrès Américain en décembre 2003. Cependant, nous n’avons eu de cesse de répéter qu’une fois les troupes syriennes retirées du Liban, nous chercherons à établir de bonnes relations avec la Syrie et le peuple syrien ; la Syrie étant un pays limitrophe avec lequel nous partageons de nombreux intérêts communs.
Bien qu’il en ait certainement accéléré le processus, l’assassinat du Premier Ministre.
Hariri n’a pas été le détonateur principal du retrait des troupes syriennes du Liban. C’est pour cela que nous avons refusé de céder aux pressions de la communauté internationale qui nous poussait à un conflit avec la Syrie, conscients du danger d’une telle politique sur la stabilité interne de notre pays.
Dans le Document d’Entente, nous nous sommes engagés, tout comme le Hezbollah, à sauvegarder la liberté, la souveraineté et l’indépendance du Liban, comme nous l’avons toujours fait. C’est d’ailleurs dans ce contexte que s’inscrit la visite que j’ai entreprise en Syrie. De plus, l’instauration de relations diplomatiques entre les deux pays confirme que les relations ne seront plus jamais ce qu’elles étaient avant le retrait syrien.
4. Sur les relations avec les Etats-Unis
« Dans les objectifs, le CPL aspire à :
Garantir l’indépendance et la souveraineté de l’Etat libanais et veiller à leur pérennité » Charte du CPL.
Le Liban, et notamment ses chrétiens, ont longtemps payé le prix des politiques américaines dans la région. En effet, le Liban a aussi bien payé le prix de l’accord des Etats-Unis, de la Syrie, de l’Arabie Saoudite et d’Israël en 1990, que celui de leur désaccord en 2005.
En adoptant le principe de « deux poids deux mesures » dans sa politique étrangère, l’administration Bush a pris une série de décisions mal fondées menaçant ainsi l’existence même de notre pays. Voilà pourquoi, nous nous sommes opposés à cette politique. Nous respectons le peuple américain avec lequel nous partageons les valeurs de liberté et d’indépendance mais nous nous réservons le droit de nous opposer à toute politique que nous jugeons préjudiciable à nos intérêts.
Ainsi et au lieu de promouvoir la culture du dialogue et du règlement pacifique des conflits entre les composantes du peuple libanais, l’administration Bush a agit avec partialité, favorisant des clans au détriment d’autres et s’aliénant tous ceux qui refusaient de se conformer à sa politique. Cette attitude a plongé la région entière dans l’instabilité laissant derrière elle un héritage empreint de sang et de souffrances, puisque cette politique a causé des ravages dans des pays qui luttent déjà contre leurs propres démons.
Au cours des dernières années, l’administration américaine a influencé la crise sous de nombreux aspects, ce qui a inévitablement aboutit à des conséquences dramatiques dans la région qui ont à leur tour affecté les Etats-Unis. Leur image s’en est par conséquent ternie et leur crédibilité compromise. Ils ont en quelque sorte, contribué à nourrir un sentiment anti-américain grandissant, non seulement au Moyen-Orient mais dans le monde entier.
Ces tristes évènements ont sérieusement perturbé les relations entre le Liban et les Etats-Unis. Il est impératif aujourd’hui d’y remédier afin de restaurer les bonnes relations auxquelles nous aspirons entre nos deux pays.
Dans ce contexte, nous appelons les Etats-Unis à faire preuve d’impartialité dans la politique interne libanaise et à appréhender de manière plus profonde notre dynamique politique. Nous leur demandons également d’encourager l’instauration de l’Etat de droit et de soutenir les institutions de l’Etat plutôt que ceux qui ont accablé le pays de dettes au cours des seize dernières années sous l’oeil complaisant du gouvernement.
Enfin, nous souhaitons qu’ils soient à l’écoute de toutes les tendances politiques du Liban et qu’ils prennent en considération toutes les inquiétudes exprimées. Les Etats-Unis regagneront alors l’amitié et l’admiration du peuple libanais et pourront jouer un rôle actif dans la sauvegarde de la plus ancienne démocratie du Moyen-Orient.
5. Sur la lutte contre la corruption
« Dans les objectifs, le CPL aspire à :
Renforcer l’action au sein des institutions sur la base de la compétence en application du principe de la responsabilité» Charte du CPL.
« La lutte radicale contre la corruption. En effet, les actions ponctuelles et apaisantes ne sont plus efficaces et ceux qui profitent de la corruption à tous les niveaux continuent à piller les ressources de l’État et du citoyen» Document d’Entente.
La question de la corruption qui paralyse le fonctionnement des institutions de l’Etat occupe une place prioritaire dans notre programme politique. En effet, tout au long des quinze dernières années au cours desquelles nous étions marginalisés et exclus du pays, les parties au pouvoir avaient toute latitude à piller et dilapider les fonds publics, accroissant ainsi leurs fortunes personnelles et accablant l’économie boiteuse et sans ressources d’une dette publique de plus de 200% du PNB, environ 50 milliards de dollars.
Néanmoins, le groupe Hariri et ses subordonnés ont mis en échec toute tentative de notre part pour effectuer un audit national des finances de l’Etat en vue de définir les responsabilités. Ce gouvernement était malheureusement soutenu par la communauté internationale et les Etats-Unis qui l’ont encouragé à rejeter toute mesure corrective.
A cet égard, nous avons souligné le besoin de réactiver les institutions de contrôle prévues par la loi pour superviser les finances de l’Etat, contrôler ses dépenses et faire appliquer le principe de responsabilité.
La corruption rampante qui stigmatise notre système politique et notre société est à la base de la disparition progressive de la classe moyenne ; les pauvres se sont ainsi davantage appauvris alors que les riches se sont enrichis. Appréhender ce fléau est donc devenu une priorité nationale.
6. Sur la loi électorale
« Dans les objectifs, le CPL aspire à :
Permettre aux Libanais de la diaspora d’exercer leurs droits politiques au Liban à partir de leurs pays de résidence et renforcer les liens qui les unissent entre eux et à la mère patrie» Charte du CPL.
En 2005, nous avons plaidé en faveur de l’adoption d’une nouvelle loi électorale qui assure une plus grande représentativité du peuple libanais. Bien que nos requêtes n’aient pas été entendues, nous nous sommes engagés dans le processus électoral sans pour autant être convaincus de sa légitimité.
En 2008, nous avons avec d’autres dirigeants libanais approuvés une nouvelle loi électorale dans le cadre de l’Accord de Doha. Cette loi portait sur une série de réformes dont la plus importante garantissait aux libanais de la diaspora le droit de vote à partir de leurs pays de résidence. Cependant, lorsqu’il a fallu entériner ces réformes au parlement, tous les députés, à l’exception de ceux du CPL, ont fait défaut, pour pouvoir les élections venues, proposer des billets d’avion et des frais de séjour en contrepartie des voix de l’électorat émigré.
Au cours des quatre dernières années, les médias locaux et internationaux ont manié à outrance la désinformation pour ternir notre image, déformer notre passé et détourner les évènements en faveur des magnats de l’argent et du pouvoir. Voilà pourquoi, il est nécessaire à l’approche des élections, de rappeler les positions politiques sur lesquelles se base notre action, afin de débusquer les professionnels de l’intox et de les empêcher d’empoisonner les esprits des libanais. Favoriser une prise de conscience du citoyen demeure notre moyen d’action le plus performant et nous l’exerçons dans le souci de la crédibilité et de la transparence.
Général Michel Aoun
Député du Kesrouan-Ftouh
Président du Bloc parlementaire du Changement et de la Réforme
Président du Courant Patriotique Libre
This entry was posted on mars 31, 2009 à 6:28 and is filed under Actualité Tayyar-CPL, Billets & Opinions, Culture & Société, Dossiers, Géneral, Tayyar & Hezbollah. Tagué: Aoun, Arabie Saoudite, Bloc du Changement et de la réforme, Bush, camps de réfugiés, Camps palestiniens, Chebaa, Cisjordanie, communauté internationale, communautés religieuses, Congrès, Congrès Américain, Corruption, Courant Patriotique Libre, CPL, démographie, dette libanaise, dette publique, dette publique libanaise, Diplomatie, Document d’Entente Mutuelle, document entente, droit au retour, Droits de l'Homme, droits humains, Elections, Etats-Unis, FPM, Gaza, Général Aoun, Général Michel Aoun, George Bush, Hariri, hezbollah, implantation, islamisme, islamistes, Israel, Keserwan, Kesrouan, Liban, Loi électorale, Michel Aoun, Nahr el Bared, Nations Unies, ONU, Palestine, Palestiniens, Pauvreté, plan de partition, radicalisme, Rafic Hariri, Rafik Hariri, réfugiés, réfugiés palestiniens, relations diplomatiques, relations internationales, Religion, Saad Hariri, SALSRA, Syria Accountability and Lebanese Sovereignty Restoration Act, Syrie, tayyar, Terrorisme, Terroristes, transparence, UN, USA. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0 feed. You can leave a response, ou trackback from your own site.
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