Mouvement pour le Liban

Représentant le Courant Patriotique Libre en Belgique

Valse avec Bachir … à Beyrouth

Posted by dodzi sur mars 9, 2009

mediapart.fr

Par Julie Schneider

Difficile de ce rendre compte du caractère exceptionnel de cet évènement. Ayant remporté le César du meilleur film étranger en 2008, il semblerait presque normal qu’il soit diffusé dans les salles du pays du Cèdre, mais cela serait sans tenir compte de la loi : « aucun produit israélien n’est autorisé sur le territoire ».

Propriétaire du Art Lounge café, où se déroulait la diffusion en hébreu sous-titrée anglais, Nino avait l’air surpris lorsque je lui ai dit qu’il était interdit de diffuser ce film. « Je fais ce que je veux dans mon café ». Pas peur d’avoir des problèmes ? « Non, c’est une salle privée ». Pourquoi la presse est là ? « Ils l’ont su, mais c’est pas grave ». Inconscience, naïveté, ou peut-être qu’il me faisait juste marcher, je ne le saurai jamais…

Toujours est-il que dimanche soir, sur la Quarantaine à Beyrouth, non loin du quartier où nombre de phalangistes résident, était montré à une petite centaine de personnes, Valse avec Bachir. Durant la séance, tout le monde était attentif, concentré. Tout le monde savait qu’une fois les lumières rallumées, il allait falloir commenter le film, justifier ses propos… Et quand ce fût le cas, les visages étaient fermés, les esprits retournés, on pouvait entendre les voix susurrer : « T’as aimé ? »

Par manque de place, Rana était assise à la droite de l’écran sur un plot noir. Elle, elle n’a pas aimé le film : « les Israéliens ont l’air tellement innocent. A croire qu’ils n’ont rien fait. Ils se déculpabilisent complètement dans ce film ». Rana a grandit à Beyrouth pendant la guerre, et a vécu l’invasion israélienne.

A l’autre bout de la salle, Rayya tient des propos plus modérés : « C’est un témoignage, c’est intéressant. Il manque le passage où les israéliens donnent les armes aux phalangistes. Et puis, bon, l’invasion du sud du pays sur des airs de musique classique et de musique pop des années 1980, c’est quand même moyen ». Un avis partagé par de nombreuses personnes présentes dans la salle. Même si beaucoup soulève le fait que ce n’est pas une autocritique mais un témoignage. « Je ne trouve pas que cela mérite le titre de ‘film documentaire’ », ajoute Rayya, « il manque trop d’éléments ».

Manu, une française, a « adoré » le film. « L’invasion du sud ? C’est comme ça qu’ils l’ont vécu, cela ne veut pas dire que cela s’est passé comme ça. J’ai adoré ce film. Cela montre que les petits militaires n’ont aucun pouvoir. Ils voient ce qu’il se passe, le rapporte, mais ne peuvent rien faire ». Un regret ? « Oui, Ari Folman n’est pas allé au bout de sa démarche. Pourquoi ces photos à la fin ? Cela marchait très bien sans. Les femmes dessinées en train de crier, les cadavres dessinés dans la cour, tout cela était suffisamment dérangeant, pas besoin des photos ! ».

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