L’Iran, ennemi ou partenaire? Un casse-tête pour Washington
Posted by dodzi sur mars 9, 2009
DÉCRYPTAGE | Plus que jamais, Téhéran est en position de force face aux Etats-Unis. De l’Afghanistan à l’Irak, du Liban à la bande de Gaza, la République islamique joue un rôle incontournable. Pas sûr, dans ces conditions, que les mollahs soient pressés de saisir la main tendue par Barack Obama.
Il y a, comme ça, des coïncidences troublantes. Hier, des médias iraniens annonçaient que la République islamique venait de procéder au tir expérimental d’un nouveau missile à longue portée. Sans précision. De quoi inquiéter tous ceux qui ont entendu, la semaine dernière, un officier iranien de haut rang déclarer que les missiles pouvaient désormais atteindre les sites nucléaires israéliens…
Mais surtout: voilà qui laissait bien des observateurs perplexes, au lendemain de la rencontre encourageante, samedi à Damas, entre l’émissaire américain Jeffrey Feltman et le chef de la diplomatie syrienne Walid al-Moualem. Depuis 2005, on n’avait pas vu un tel rapprochement entre les Etats-Unis et le principal allié de l’Iran.
Une retenue certaine
Le paradoxe, on s’en doute, n’est qu’apparent. Téhéran, plus que jamais, est en position de souffler le chaud et le froid au Moyen-Orient. Les guerres américaines en Irak et en Afghanistan ont fait de l’Iran un acteur incontournable. En l’occurrence, un partenaire indispensable pour les Etats-Unis, qui depuis la chute de Saddam Hussein ont souvent pu compter sur une certaine retenue de la part de la majorité chiite. Or, ce rôle d’apaisement est d’autant plus important alors que les troupes américaines commencent à se retirer. Washington vient d’accélérer la cadence, annonçant hier le départ de 12 000 soldats dans les six mois. Au même moment, un attentat ensanglantait Bagdad.
Mais le régime des mollahs est également appelé au chevet de l’Afghanistan et même du Pakistan. Ses deux voisins aux prises avec la rébellion des talibans, ces islamistes sunnites haïs à Téhéran. Hillary Clinton a invité jeudi l’Iran à une conférence internationale le 31 mars.
Capacité de nuisance
Mais les Etats-Unis ont aussi besoin que la République islamique joue un rôle constructif au Proche-Orient. En stabilisant le Liban, où le Hezbollah, son allié, est monté en puissance depuis la guerre que lui a livrée l’armée israélienne.
Nécessaire, encore, est la contribution de Téhéran dans le jeu politique palestinien. Le Hamas, soutenu par l’Iran, est appelé à s’entendre avec le Fatah du président Mahmoud Abbas et à former un gouvernement de technocrates. Histoire de négocier enfin avec Israël. C’est du moins le vœu le plus cher des Etats-Unis.
Ce n’est pas gagné d’avance. «La résistance est le seul moyen de sauver la Palestine», déclarait mercredi le guide suprême iranien Ali Khamenei, qualifiant Israël de «tumeur cancéreuse». En clair: l’Iran n’a pas l’intention d’abandonner une carte maîtresse: sa capacité de nuisance.
Or, c’est dans ce contexte que Washington tente des manœuvres d’approche pour convaincre Téhéran de laisser tomber son programme nucléaire. Une démarche naïve? «Sans illusion», répond un responsable américain proche d’Hillary Clinton.
Andrés Allemand
This entry was posted on mars 9, 2009 à 12:48 and is filed under Géneral, Régional. Tagué: Abbas, Afghanistan, armée, armées, Armement, armes, armes nucléaires, Ayatollah, Ayatollah Khamenei, Bande de Gaza, Barack Obama, Chiisme, Chiite, Chiites, Cisjordanie, Clinton, Damas, energie nucleaire, Etats-Unis, Fatah, Feltman, Gaza, Grande Bretagne, Hamas, hezbollah, Hillary, Hillary Clinton, Irak, Iran, Israel, Jeffrey Feltman, Khamenei, Liban, Londres, Mahmoud Abbas, Militaire, missile, missiles, Moallem, Mollah, mollahs, Moyen Orient, nucleaire, Obama, Pakistan, Palestine, République Islamique, Royaume Uni, sunnisme, sunnite, Sunnites, Syrie, Téhéran, UK, USA, Walid Moallem. You can follow any responses to this entry through the RSS 2.0 feed. You can leave a response, ou trackback from your own site.
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