« Help » privé de sortie : toute l’histoire
Posted by dodzi sur février 24, 2009
La sortie du film Help était programmée au Liban le 19 février. Mais, tout juste trois jours avant cette date, l’autorisation de diffusion de ce long-métrage libanais a été supprimée. Retour sur une censure inattendue, avec Marc Abi Rached et Bakhos Alwan, respectivement réalisateur et producteur de Help.
Help, Help, Help : on a tous vu ces affiches placardées sur les murs des rues de Beyrouth, en se demandant de quoi il s’agissait. On le sait maintenant : Help est un film. Mais un film qu’on ne verra probablement pas, en tout cas pas au Liban, ou pas avant un bon moment. Après avoir accordé l’autorisation de diffusion, les services de la censure au sein de l’Etat ont choisi d’annuler cette licence. Enfin, pas tout à fait annuler : « Après avoir accordé puis retiré la licence, ils nous ont demandé de couper environ 20 minutes du film », raconte le réalisateur de Help, Marc Abi Rached. Nous avons pu négocier, mais maintenant ils nous demandent de couper 8 minutes. Si nous voulons faire un montage cohérent, couper ces 8 minutes nous obligera à en retirer 25 de plus. Et au final, le film durera seulement une heure ». Bien déterminé à ne pas céder, le réalisateur affirme qu’il ne retirera pas une seule seconde de son long-métrage. « Rien dans ce film ne va à l’encontre de la loi », martèle-t-il. « Toute la procédure de demande d’autorisation a été faite conformément à la législation».
Les producteurs du film ont d’abord obtenu une première autorisation suite à l’envoi du scenario. Le synopsis de Help évoque l’exclusion et la clandestinité: il raconte l’histoire d’Ali, un délinquant de 14 ans, qui vit une existence chaotique. Tout change quand Ali rencontre Souraya, une prostituée menacée par Jacques, un mafieux qui connaît de son côté quelques problèmes à la maison. Maroun, chauffeur de taxi démuni, se découvre une étrange ressemblance avec Jacques alors qu’il conduit ce dernier à son bureau. Les décisions des uns et le destin des autres s’entrecroisent et bouleversent leur existence.
Après un mois de tournage et six mois de montage, le film est présenté à la Sureté générale libanaise. Seule exigence alors émise par la censure de l’Etat avant d’accorder son autorisation, selon M. Abi Rached : « flouter » une image sur laquelle on pouvait voir un sexe féminin. « Nous nous sommes exécutés », raconte le réalisateur. Le 10 juillet 2008, l’autorisation est accordée de diffuser Help dans les salles de cinéma libanaise, sous la licence numéro 1460, et avec la mention « Interdit aux moins de 18 ans ». Sortie programmée pour février 2009. L’équipe de production organise alors une campagne promotionnelle et cherche des distributeurs. Une projection en avant-première a lieu le 12 février 2009 dans un cinéma Empire. Mais juste trois jours avant la date de sortie, surprise: l’autorisation de projection publique est révoquée, dans les conditions précisées ci-dessus. « C’est la première fois dans l’histoire du cinéma libanais qu’une autorisation est accordée puis retirée. Nous ne connaissons toujours pas les raisons de cette décision, nous avons suivi à la lettre toute la procédure officielle », insiste le producteur exécutif de Help, Bakhos Alwan. « C’est bien parce que nous avions obtenu cette autorisation que nous avons pu organiser l’avant-première. Même nos affiches ont été approuvées. Ce sont les services de l’Etat qui ont violé la loi, pas nous », poursuit-il. Abi Rached et Bakhos pensent que le film a été interdit suite pour des raisons d’opinions personnelles.
L’affaire a en tout cas suscité l’intérêt des media locaux et internationaux, et a généré une agitation autour du film qui pourrait bien, finalement, lui rendre service, si tant est qu’il se joue un jour au Liban. L’équipe est aujourd’hui en contact avec des distributeurs en Europe et aux Etats Unis.
fouad said
j aime bien voir ce film vraiment ça m interesse et surtout jadmis la beauté de l acteur libanais joe (teddy)