Mouvement pour le Liban

Représentant le Courant Patriotique Libre en Belgique

La paix, grande oubliée de la campagne

Posted by dodzi sur février 10, 2009

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« Lopinion na plus confiance dans les Palestiniens. »

Dror Sullaper : « L'opinion n'a plus confiance dans les Palestiniens. »

Dans la démocratie en guerre qu’est Israël, aucun candidat ne fait campagne sur un plan de paix. Dror Sullaper, journaliste à la radio publique israélienne, y voit le signe d’une perte de confiance de l’opinion. Elle ne croit plus ni à la négociation, ni au retrait unilatéral.

– Quelles sont, à vos yeux, les spécificités de ce scrutin ?
– Il a lieu très peu de temps après le précédent : deux ans et demi à peu près [au lieu de quatre ans]. C’est un signe net de l’instabilité politique du pays. La notion de grand parti n’existe plus : on s’achemine vers quatre partis « moyens », de taille similaire. Par ailleurs, observateurs et instituts de sondages sont tous d’accord : un bloc composite, partis de droite et partis religieux, devrait obtenir sinon la majorité des sièges, du moins une minorité de blocage empêchant le petit bloc de gauche de former un gouvernement.

– Est-ce que cela tient à la guerre de Gaza ou à un mouvement d’opinion plus profond ?
– Probablement aux deux. Le lendemain de chaque guerre, il y a eu ici une évolution à droite de la société. J’y ajouterai deux autres éléments. Le premier, c’est que les Israéliens, à tort ou a raison, pensent qu’en 2000, aux négociations de Camp David, Israël a donné tout ce qu’il pouvait donner, notamment en matière territoriale. Or les Palestiniens ont répondu par la troisième Intifada, particulièrement meurtrière pour les civils israéliens. L’opinion n’a donc plus confiance dans les Palestiniens.

– Mais il y a eu ensuite le retrait de Gaza…
– Le second élément en effet, c’est qu’après cet échec de Camp David, l’idée s’est imposée, notamment dans la droite modérée qui a créé ensuite le Kadima, de tenter l’unilatéralisme. En clair, ne pas garder ces territoires qui nous remettent en cause en tant qu’État juif, ou État du peuple juif, et les quitter donc de façon unilatérale. Ce fut le cas au Liban, puis à Gaza. C’était la grande idée de Sharon. Mais cette idée n’est plus acceptée par le grand public.

Un intérêt commun absent

– Ceci expliquerait que la paix soit la grande oubliée des thèmes de campagne ?
– En effet. J’ajoute, mais c’est assez personnel, que les derniers épisodes du conflit israélo-arabe, ont surtout touché des civils, de part et d’autre. En Israël, cela a été dans les grandes villes et leurs banlieues avec les attentats, puis au Nord, récemment au Sud. Cela provoque aussi un raidissement de la population israélienne.

– Vous évoquiez les attentats, dont vous avez été vous-même victime en 2002*. A-t-on peur au quotidien en Israël en ce moment ?
– Il y a eu nettement moins d’attentats depuis cette période. Beaucoup d’Israéliens attribuent cela à la construction du Mur. Je crois aussi que les services de sécurité font un travail utile qui déjoue les attentats, notamment en Cisjordanie.
D’ailleurs, ce dont on parle très peu, c’est que l’actuelle direction palestinienne en Cisjordanie, non seulement est la plus modérée depuis longtemps, mais de plus agit, avec sa police entraînée par les Américains, contre le Hamas. Il y a là un intérêt commun entre Israël et l’Autorité palestinienne. Et ce thème est complètement absent de la campagne électorale…

Propos recueillis par J.F.

* Dror Sullaper avait été blessé par l’attentat qui, le 31 juillet 2002, a tué 9 personnes à l’université hébraïque de Jérusalem.
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