Rétrospectives: Des manifestants salafistes envahissent Achrafieh et saccagent voitures, commerces et églises
Posted by jeunempl sur février 5, 2009
[Cela fait 3 ans jour pour jour que des extrémistes salafistes sont entrés saccager la ville d’Achrafieh, symbole de la résistance chrétienne lors de la guerre civile. Le pire a été évité grâce à la retenue des habitants qui n’ont pas réagi aux provocations, ni aux destructions imposées par des extrémistes drôlement protégés par le gouvernement « Siniora »]
Cela devait être à la base une manifestation pour protester contre les caricatures du prophète Mahomed. Il s’en est suivi une manifestation de haine envers les Chrétiens de la capitale. En plein office religieux, le dimanche 5 février, les fidèles de l’église St-Maroun à Beyrouth voient leur édifice saccagé et leurs voitures aux alentours mises à feu.
Les responsables? Une bande d’extrémistes salafistes venus du Nord du pays et appuyés par Hariri. Cette manifestation avait reçu l’aval des Forces de Sécurité commandées par le ministère de l’Intérieur à l’époque dirigé par Hassan Sabeh du Courant du Futur. Ce dernier n’ayant pas assumé ses fonctions de protection de la population, il est légitime de penser que cette agression fut minutieusement préparée afin de lancer un message à la communauté chrétienne de la capitale.
Le CPL condamne, rejoint peu après par le Hezbollah qui faisait partie du gouvernement d’époque, Samir Geagea parle d’une simple manifestation de ses alliés alors que Hariri accuse les Syriens. Les faits sont pourtant là. On retrouvera parmi la foule des extrémistes salafistes ayant auparavant tué des soldats de l’armée libanaise en 2000. Ces derniers furent libérés par Hariri quelques jours après sa prise de pouvoir en juillet 2005, à travers une loi d’amnistie… la même qui permettait à Samir Geagea de sortir de prison. Conséquence d’un deal?
Les habitants d’Achrafieh sont d’autant plus choqués que les indemnités tardent à venir et que les auteurs des faits, quand ils ont été arrêtés, sont aussitôt relâchés.
Malgré les risques sécuritaires, le général Aoun ira sur place, à la rencontre des citoyens touchés par ce désastre. Voici sa réaction le soir du drame:
On demande de déclarer la responsabilité morale et matérielle des manifestants, et surtout ceux qui ont demandé l’autorisation de manifester et qui ont appelé à cette manifestation. Aussi, ils portent la responsabilité, parce que si le droit de manifester est sacré, le droit de saccager est interdit. Et c’est au gouvernement d’empêcher cela. Le gouvernement n’a pas arrêté les casseurs pendant la manifestation, et de même il n’a rien fait pour prévoir ce débordement. Il devait se préparer car il savait très bien qui participait à ce mouvement. Il savait de qui il s’agissait et quelles sont leurs intentions avec les services de renseignement. Qu’il ne prétende pas ne pas avoir de service de sécurité.
On commence à dire que c’est les Syriens. Très bien, je voudrais bien croire que tous sont des Syriens, il n’y a pas un seul Libanais. Est-ce que le Syrien résidant sur le territoire libanais ne doit-il pas être soumis à l’autorité libanaise?
Qu’il soit syrien, qatari ou autre, ca reste la responsabilité du gouvernement d’empêcher le désordre.
On sait qu’il y a des unités militaires qui étaient prêtes à intervenir et qui n’ont pas été appelées pour intervenir.
Et là, nous nous plaignons du ministère de l’Intérieur et du gouvernement dans son entièreté. J’appelle le gouvernement à démissionner. Mais avant de démissionner, qu’elle veuille bien indemniser directement les citoyens de tous les dégâts qu’ils ont subi.
Journaliste: le gouvernement a condamné ces évènements
Général Aoun: malgré toutes leurs condamnations, nous ne sommes pas une association de bienfaisance
Journaliste: qui visez-vous?
Général Aoun: ceux qui ont organisé la manifestation, ceux qui ont caché son objectif, ceux-là même qui n’ont pas pris les mesures de sécurité pour l’arrêter.
Hier, il y avait une manifestation à Awkar, ils étaient plus nombreux et la manifestation était mieux maîtrisée par ceux qui l’ont organisée. Ils ont brandi leurs slogans, qu’on soit avec ou contre eux, ils n’ont pas causé de dégâts. Donc, pourquoi 100 personnes qui manifestent devant le Grand Sérail sont arrêtés alors que d’autres manifestants se déchainent sans aucune surveillance ailleurs. Il y a complicité!
Journaliste: Complicité du gouvernement?
Général Aoun: Non de St-Maroun peut-être!!
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