Michel Aoun : Il est temps de secouer Taëf
Posted by jeunempl sur décembre 17, 2008
« La rencontre nationale chrétienne » a organisé une réunion à l’hôtel Le Mayon, Achrafieh, en présence du chef du CPL, le général Michel Aoun.
Aoun a prononcé un discours au cours duquel il a affirmé que sa visite en Syrie était essentielle pour lancer une nouvelle époque dans les relations libano-syriennes et pour dépasser le passé. « Notre visite en Syrie est dans le bien du Liban, surtout au niveau économique. Cette visite était indispensable pour purifier les consciences libanaises et syriennes. Il faut que les Libanais arrêtent leur deuil et lancent une nouvelle étape. Nous devons honorer nos martyrs et non pas vivre dans le passé. Ceux qui ont critiqué notre visite, ont en fait critiqué le renforcement de la décision chrétienne. Ces personnes ne veulent pas que les chrétiens jouent un rôle important dans le Proche-Orient. Si Siniora avait visité la Syrie pour améliorer les relations entre les deux pays, aurons-nous entendu ce nombre de critiques. Il est temps d’établir des relations équitables entre le Liban et la Syrie, basées sur le respect mutuel. On demande à ceux qui critiquent notre visite et qui appellent aujourd’hui à maintenir la souveraineté et l’indépendance, qui a aidé la Syrie à bombarder l’armée libanaise en 1990 ? Nous étions clairs depuis le début ; en 1989, nous avions appelé à établir les meilleures relations avec la Syrie une fois que l’armée syrienne se retire du Liban. Toutes les guerres prennent fin et les hommes doivent en tirer les conclusions adéquates. Il est dans le bien des chrétiens de s’ouvrir vers les autres pays et surtout la Syrie. En effet, quand toutes les frontières ont été bloquées pendant la guerre de juillet 2006, la Syrie est restée notre unique moyen pour communiquer avec le reste du monde », a-t-il exprimé.
Le général Aoun a annoncé qu’il est temps d’amender quelques articles de l’accord du Taëf afin de restaurer les prérogatives du président de la République. « L’accord de Taëf avait donné les privilèges du président de la république au conseil ministériel unis ; mais le Premier Ministre a confisqué tous les pouvoirs ce qui n’est pas permis. Il est temps de secouer cet accord. La constitution n’est pas un document sacré, toutes les constitutions dans les différents pays sont modifiées selon le besoin ; alors pourquoi ne pas amender certains articles de Taëf ? », a-t-il ajouté.
En ce qui concerne le sujet des détenus et des disparus, le chef du CPL a déclaré qu’il poursuit ses efforts pour clôturer ce sujet humain. « Nous essayions de résoudre ce sujet avec Solide dès que nous étions en France. On se demande pourquoi les gouvernements antécédents n’ont pas agi pour fermer ce dossier humain. Il y a 17000 disparus dont le destin est inconnu », a-t-il évoqué.
Abordant sa relation avec Bkerki, le général Aoun a noté qu’il y a une différence dans les points de vue politique entre lui et le Patriarche Sfeir. « Ce n’est pas la première fois qu’il y a une différence entre un politicien et un religieux sur les alternatives politiques. Nous trouvons qu’il est nécessaire de s’ouvrir vers les autres si nous voulons activer le rôle des chrétiens », a-t-il signalé.
Aoun a aussi assuré la nécessité de s’opposer à l’argent électoral qui cherche à acheter la conscience des Libanais. « L’un des responsables du Courant du futur a affirmé à Doha, « laissons Michel Aoun définir les circonscriptions de Beyrouth comme il le veut. Nous achèterons demain les voix des électeurs d’Achrafieh. » C’est ce qu’ils essayent de faire dans toutes les régions. Le groupe de la majorité cherche à acheter la conscience des Libanais dans les différentes régions, il est urgent de s’opposer à ce phénomène. Il faut diviser Beyrouth en plusieurs circonscriptions lors des élections des municipalités, pour que les citoyens choisissent leurs vrais représentants dans le conseil municipal », a-t-il souligné.
Enfin, Aoun a annoncé que le CPL introduira les changements et les réformes aux institutions de l’Etat après les élections parlementaires. « Nous allons emporter la majorité parlementaire. Cette majorité, nous permettra de choisir le Premier Ministre et d’introduire les réformes », a-t-il conclu.
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