Sleiman insiste, Berry est excédé et Siniora conscient du danger de l’expiration du délai
Posted by jeunempl sur juillet 30, 2008
4 formules proposées et des démarches et rencontres nocturnes pourraient provoquer la naissance de la déclaration ministérielle entre aujourd’hui et demain. Feltman montre sa tête
(Tayyar.org)
La « langue arabe créative » – selon les propres termes de Joumblat – aurait produit lors des dixième et onzième séances trois formules ambulantes à l’extérieur de la salle de réunion de la Commission au Grand Sérail. L’une de ces formules devrait être adoptée aujourd’hui ou demain afin que la naissance de la déclaration ministérielle du cabinet d’unité nationale coïncide avec la fête de l’armée libanaise comme l’a souhaité le président de la république Michel Sleiman.
Mais ces trois formules qui ont fait le tour, hier, de plusieurs instances politiques et spirituelles, ont été élaborées suite à l’insistance du président de la république pressé de donner le signe de départ au cabinet, de se rendre à Damas et de préparer la table de dialogue, à l’épuisement de Berry excédé par la tergiversation et à l’inquiétude de Siniora qui voit approcher la fin du délai de trente jours d’autant plus que les experts de la constitution Hassan Rifai et Salah Hnein ont assuré qu’au-delà de ce délai le gouvernement est considéré dissout et le premier ministre ne peut être désigné pour former le nouveau cabinet… Tout ce qui précède aurait augmenté la pression pour sortir la déclaration ministérielle de l’impasse.
La lecture politique des trois formules proposées, nées en dehors de la commission de rédaction, montre néanmoins clairement l’existence d’intentions dissimulées sous le choix des mots et le flou des expressions qui, à aucun moment, n’emploient le terme « résistance » de manière à suggérer son indépendance. La première formule parle du « droit des libanais à une résistance légale pour faire face à l’ennemi et libérer ses terres par tous les moyens licites à condition qu’aucun parti de la résistance n’impose ses conditions aux autres et que l’Etat ait le droit d’exercer son pouvoir sur l’ensemble du territoire et des citoyens sans faire de différence… ». Cette formule rattache la résistance au peuple libanais et parle de plusieurs « partis », et la déclaration faite un nom de la « résistance islamique » aurait été faite en réponse à cela.
La deuxième formule parle de « droit du Liban, de l’Etat libanais et de la résistance à libérer les territoires occupés ». Cette formule rattache clairement la résistance à l’Etat libanais mais elle reste moins équivoque que la première.
La troisième formule, elle, parle de « droit des libanais à résister à l’occupation et à respecter les résolutions internationales et à leur tête la résolution 1701 ». Ainsi, le terme « résistance » est dépourvu de sa spécificité dans l’expression « droit des libanais… ». Les trois formules – à quelques différences près – ont ainsi rattaché la résistance à l’ « Etat », au « peuple » ou aux « libanais », ce qui ne lui accorde pas le statut d’entité indépendante. Ces formules ainsi que les modifications linguistiques « créatives » qui pourraient leur être apportées, constituent un pas vers la naissance d’une déclaration ministérielle à la manière libanaise bien connue.
Et dans la fièvre de la recherche d’une issue à la déclaration tant attendue, le président de la république a effectué une démarche visant à précipiter le processus en adressant un lettre dans laquelle il confirme l’imminence de la table de dialogue national. Son conseiller politique, Nazem Khoury a ainsi approché le président de l’assemblée, le premier ministre, le chef du Bloc de la fidélité à la résistance, Mohammad Raad, le chef du courant du futur Saad Hariri, et a reçu le député du bloc de Joumblat, Wael Abou Faour.
Parallèlement, le chef de la rencontre démocratique, Walid Joumblat, a effectué une visite nocturne surprise à Koraytem pour raviver le parti du 14 mars assommé par les déclarations de Joumblat que certains considèrent comme annonciatrices de sa prochaine sortie du camp de la majorité et que lui qualifie de retour à l’arabité et à la Palestine et de retour sur le droit chemin. Ceci s’est manifesté dans le nouveau discours de Hariri qui a assuré que « nul ne peut gouverner quelqu’un ». Hariri reconnaît ainsi le droit à la participation que l’opposition a toujours réclamé.
L’entrée des américains sur la scène de l’élaboration de la déclaration ministérielle s’est manifestée par l’arrivée au Liban de l’ancien ambassadeur américain au Liban accompagné de Jeffrey Feldman venus exprimer « la profonde gêne des américains suscitée par l’accueil réservé par certaines personnalités libanaises à Samir Kantar ». il a également déclaré que « la solution politique aux fermes de Chebaa constitue un pas important vers l’application de la résolution 1701 » et s’est impliqué dans les affaires libanaises intérieures redonnant au 14 mars un soutien moral en diminuant « l’importance du tiers de blocage », et en considérant la visite de Mouallem au Liban de « positive dans la forme ». Il a souligné que le « trafic d’armes entre la Syrie et le Liban continue » et a demandé au président de la république d’y remédier ainsi qu’à la question des armes du Hezbollah, dans une lettre qu’il lui a adressé à la veille de son départ en Syrie.
Les démarches et messages à l’intérieur et à l’extérieur présagent une future naissance de la déclaration ministérielle sauf en cas d’imprévu.
Fawzi Salloukh : Nous ne sommes pas concernés par les négociations avec l’ennemi
Saad Hariri : Nul ne peut gouverner quelqu’un ni l’écraser
Tark Mitri : Nous avons rédigé de nouveaux textes
Le président Karami : Pour désarmer Tripoli
Ghaleb Abou Zeinab : La déclaration est très proche et sera rédigée de manière claire
Hassan Rifai et Salah Hnein : Le gouvernement est dissout à l’expiration du délai de trente jours et le président de la république devra conduire de nouvelles concertations
Neematallah Abi Nasr : Il faut écarter l’armée des conflits
Le Mufti Kabbani : il faut mettre un terme à l’hérésie militaire
Votre commentaire